Raiatea toujours en manque d'infirmiers, 20 postes à combler

Uturoa a besoin d'infirmiers en urgence.
Ce n'est pas nouveau, mais c'est devenu urgent : les infirmiers manquent à l'appel dans les îles, mais aussi à Tahiti... Vingt postes ne sont pas comblés et les démissions s'enchainent, la faute à un statut trop peu attractif selon les syndicats et à une procédure administrative trop lourde.

Est-ce que c’est à cause du covid, de la fermeture de l’école de formation des infirmiers en 2021 ou parce-que les contrats manquent d’attractivité ? Vingt postes d’Etat sont toujours à pourvoir et trois nouvelles démissions ont été enregistrées aux îles Sous-le-Vent en octobre.

Manque d'effectif...et d'attractivité

À l’hôpital de Raiatea, les infirmières et les aides soignantes sont surchargées, la faute au manque d’effectifs. "En découle sur le patient des risques d'erreur, des soins à faire toujours plus rapidement, une perte de disponibilité auprès de nos patients" confie une aide-soignante. 

Côté syndicats, que ce soit à l’hôpital ou dans le privé, on affirme que le statut très complexe et le manque d’attractivité freinent les embauches. D’autres démissions seraient attendues parmi les 500 infirmiers du CHPF.

Les infirmiers libéraux, eux, sont prêts à se rendre dans les îles en renfort, mais pas à n’importe quel prix : "j'ai entendu quelque chose comme 2 500 xpf de l'heure en tant que patenté sachant qu'on n'est pas nourris, logés, ni véhiculés. Mais ce n'est pas tout. Le principal problème va être de garder les infirmiers en poste et on l'a vu : il y a beaucoup de démissions" s'inquiète Jérôme Fernandez, président du syndicat des infirmiers libéraux.

Statut "bloquant"

Mireille Duval, secrétaire générale CSTP-FO CHPF souligne quant à elle un statut "bloquant", "plus adapté ni attractif. Entre les reprises d'ancienneté, les grilles à revoir, il faut aussi s'adapter aux textes de France : on est complètement largués."

Le gouvernement annonce la réouverture de l’école de formation d’infirmiers dès septembre et confirme que le statut d’infirmier doit être réformé pour rendre les postes plus attirants. "Il faudra les rendre plus attractifs, penser au temps de travail, au logement, à bon nombre de choses qui ne concernent pas que le salaire. Ils veulent être bien dans leur travail et je les comprends, c'est ce sur quoi on va travailler et on a déjà commencé à travailler" affirme Cédric Mercadal, ministre de la Santé.

Les élus travaillent en ce moment sur le rapport d’orientation budgétaire du gouvernement…quelle sera la place des métiers de la santé et de leur rémunération ? À voir.