Rapport d'orientation budgétaire : les grandes lignes présentées mais non encore chiffrées

Le gouvernement y donne des orientations politiques.
Le rapport d'orientation budgétaire, préalable au débat budgétaire à l'assemblée, a été remis aux élus. Pas de projet chiffré, mais un avant-goût des orientations budgétaires du gouvernement. Transfert de compétence au Pays, valorisation des langues régionales, ou encore protection du patrimoine...autant de voeux chers au gouvernement Brotherson que l'opposition critique vigoureusement.

Qu’y a-t-il dans ce rapport de 110 pages ? Et bien tout simplement les orientations budgétaires du gouvernement, sachant que l’Etat a dépensé près de 200 milliards cfp en Polynésie l’an dernier hors covid, il reste au Pays à répartir ses recettes fiscales estimées à 112 milliards en 2023.

Le gouvernement donne des orientations politiques : protection du patrimoine culturel de la Polynésie et de l’environnement et plus de valorisation des langues polynésiennes par exemple.

Ou encore l’objectif d’un dialogue avec l’Etat autour de la décolonisation à l’ONU avec  la rétrocession de la compétence statutaire de l’enseignement universitaire…mais pas encore de projet chiffré pour lutter contre la vie chère.

"La lutte contre la vie chère, la réforme fiscale, le remplacement des 9 milliards cfp...là dessus nous n'avons rien et ils le disent clairement : ils se donnent 2024 pour réfléchir à plusieurs options", déclare Nicole Sanquer, élue non inscrite. "Ce rapport reflète justement le discours qu'il a prononcé c'est-à-dire le vide concret. Et quand on voit qu'il n'y a aucun investissement, ils n'ont pas de ligne de conduite, il n'y a aucun projet pour l'avenir de ce pays. Du coup on marche un peu à l'aveuglette, on fait du à peu près, mais c'est vraiment décevant", remarque Pascale Haiti, élue Amuitahiraa O Te Nunaa Maohi.

Le gouvernement va-t-il devoir puiser dans les réserves du pays estimées à 24 milliards cfp ? Une révision de la fiscalité, pour une société plus juste est au programme, au même titre que l’accueil dans 10 ans de 600 000 touristes pour remplacer les transferts de l’Etat.

Reste à savoir quelles seront les stratégies mises en place pour y arriver. "Par rapport aux précédentes années, on a là une nouvelle majorité politique, de nouvelles têtes au gouvernement, et une volonté d'arrêter peut-être ce qui s'est passé pendant tant d'années les mesures d'assistanat et d'aller vraiment sur une renouveau. Par rapport aux critiques que j'ai pu entendre cela a pris plus de temps, mais on a la volonté de mettre des bases saines pour l'avenir de la Polynésie", estime Hinamoeura Morgant-Cross, représentante Tavini.

L’endettement de la Polynésie est de 156 milliards cfp. Rien de grave selon les économistes. La Polynésie pourrait rembourser ses dettes en 4 ans. Le pays a prévu d’emprunter encore 10 milliards cfp pour son budget d'investissement.