Relaxe, sursis et interdiction d'exercer pour les muto’i impliqués dans une bagarre à Moorea

Tribunal de Papeete. (30 mai 2023)
Les faits remontent au 26 juin 2021, ils ont été jugés par le tribunal correctionnel ce mardi 27 juin. La justice reprochait aux deux muto’i ainsi qu'à un troisième prévenu d'avoir, sur le quai de Vaiare, porté des coups à plusieurs personnes dont un homme qui sortait de prison. Les magistrats sont allés en deçà des réquisitions du parquet.

C’est l’épilogue d’une affaire qui dure depuis deux ans. Ils sont trois, à l'allure grande et plutôt sportive, à être jugés pour violences volontaires en état d’ivresse dont deux policiers municipaux de Papeete.

L’un d’entre eux a été relaxé. C’est lui qui avait reçu le premier coup, un coup qui l’avait mis K.O sur le quai de Vaiare à Moorea. L'homme avait eu 5 jours d’ITT. Suite à cela, une bagarre générale avait alors commencé. Condamné pour des faits similaires dans une autre affaire, il est déjà affecté à un autre poste par la mairie de Papeete."Je ne comprends pas pourquoi je suis là, a-t-il déclaré à la barre. Je suis policier municipal depuis 2016. On ne peut pas boire un coup quand on est dans la police ? [...] Ce qui est arrivé est de la représaille, c'est par rapport à mon métier. Après 6 ans de service, on me jette comme un chiffo."

Le deuxième policier municipal a écopé de 18 mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer pendant un an. "Il s'est retrouvé emmêlé dans une espèce de meute qui s'est déplacée dans une maison située pas loin [...] des objets ont effectivement été lancés et des coups échangés, bien malgré lui," a plaidé son avocate, Me Kari Lee Armour-Lazzari. Lui aussi est déjà sous le coup d’une sanction disciplinaire et occupe depuis un poste administratif.

Enfin, le troisième prévenu n’est pas muto’i. C’est un cousin qui avait été invité à participer à cette journée festive et très alcoolisée sur l'île sœur. Il est condamné à un an avec sursis et à indemniser les victimes.

Condamnations en deçà des réquisitions

À la barre ce matin, tous ont présenté leurs excuses à la famille de Moorea. « On était partis pour s’amuser, pas pour faire du mal », ont-ils assuré au tribunal. Cette famille qui habite en face du quai des ferries avait vu une troupe énervée surgir soudainement dans son jardin, frappant des membres de la famille et utilisant les jouets des enfants comme des projectiles.

A l'origine, vraisemblablement, un échange houleux avant d'embarquer sur le bateau, à propos d'une ancienne altercation avec un détenu en permission qui se trouvait là avec sa fille.

Aujourd’hui, les condamnations sont bien en deçà des réquisitions de mars dernier qui demandaient 5 ans d’interdiction d’exercer. On écoute l’ancien policier municipal relaxé ce matin :

Les avocats des mis en cause ont précisé ce matin qu’ils ne feraient pas appel. Mais aucun des muto’i ne devrait dans les faits reprendre leurs fonctions.