Avec une offre immobilière faible contre une demande toujours plus importante chaque année, les jeunes ménages atterrissent en location et s’acquittent de loyers hors de prix. La majorité a renoncé à l’achat d’un terrain et d’une maison, un rêve devenu inaccessible.
La classe moyenne se tourne désormais vers des appartements onéreux mais plus à leur portée.
Quid des ménages avec 2 SMIG en 2023 ?
Ceux-là font partie des 3200 demandes de logements sociaux en attente, auprès de l’office polynésien de l’habitat.
Sauf que la capacité de livraison de l’OPH est de seulement 300 logements annuels. Ce qui correspond à 10 années d’attente pour les demandeurs.
Mais l’OPH, en plus de proposer de l’habitat groupé ou privé, est aussi contraint de rénover plus de la moitié de son parc devenu vétuste ces vingt dernières années. Et ce sont autant de financements qui manqueront au logement neuf.
Malgré l’intervention des autorités, se loger sur le territoire s’avère de plus en plus compliqué
En 2023, le soutien de l’Etat et du Pays en faveur du logement social contribuera à financer 5 nouvelles opérations pour un montant d’un milliard 250 millions de francs pacifiques, financées à parts égales mais cela reste insuffisant.
La sortie rapide de l’indivision qui concerne 57% du foncier en Polynésie est pourtant une solution préconisée par le président de la Chambre des notaires. Au mois d’octobre, Jean-Philippe PINNA avait rencontré Tevaiti Pomare, ministre de l’économie, des finances et du budget. Comme en Corse, le notaire propose d’instaurer, une transmission de patrimoine en un seul acte qui réglerait 100 ans d’indivision. La technique juridique a été trouvée, selon ce dernier. Aux politiques à présent de se saisir du dossier rajoute-t-il.
PSG, 2ème budget le plus important de la collectivité après le budget du Pays
Aussi problématique mais non moins urgente : la suppression depuis 2 mois de la CPS, contribution pour la solidarité, qui a été instaurée durant 20 mois par l’ancien gouvernement, pour financer la protection sociale généralisée.
La suppression de cette taxe : une promesse de campagne du Tavini huiraatira lors des territoriales pour lutter contre la vie chère. La TVA sociale, qui rapportait 8 milliards par an, était destinée à prendre en charge les allocations familiales, le minimum vieillesse, les dépenses de santé, le handicap et l’action sociale de la PSG.
Dans son budget de 2024, le gouvernement Brotherson n’a pas trouvé de solutions fiscales pour garantir des recettes afin d’assurer l’équilibre de la PSG. Et pourtant, ce dernier est le 2ème budget le plus important de la collectivité, après le budget du pays.
En 2021, les dépenses de la protection sociale généralisée s’élevaient à 139 milliards selon le rapport 2021 de l’IEOM. Son financement est menacé par des évolutions structurelles conséquentes, comme le vieillissement de la population, induisant plus de dépenses de santé et de paiements de pensions de retraite, avec en face, un volume de cotisants plus restreint.
Il faudra attendre l’année prochaine pour voir les grandes réformes s’enclencher. Le président du pays l’a annoncé, les travaux sur la fiscalité et sur la réforme de la PSG, pour l’exercice 2025, ne débuteront pas avant 2024.