Retrouver la santé sans apnée du sommeil

Grâce à cet appareil, Catherine va mieux car elle a retrouvé le sommeil.
Gros plan sur une pathologie dont on parle peu : l'apnée du sommeil ou SAS pour syndrome de l'apnée du sommeil. 30% des Polynésiens en souffriraient sans le savoir. Le SAS peut notamment endommager le coeur ou le cerveau. Deux spécialistes sont actuellement à Tahiti pour former une trentaine de médecins sur la détection de ce syndrome.

Désormais, Catherine doit s'équiper d'un appareil spécial pour dormir. En deux mois pour elle tout a changé. "Il m'a sauvé la vie, franchement je renais. Cela a été immédiat puisque j'ai fait des nuits réparatrices", dit-elle.

Une allure sportive, un poids idéal. Pourtant Catherine a souffert deux longues années avant de comprendre qu’elle souffrait d’un syndrome d’apnée du sommeil. Elle se réveillait fatiguée, percluse de douleurs articulaires, subissant des reflux gastriques et elle mettait tout cela sur le compte de l’âge. Un cardiologue a posé le diagnostic. "Ce qui a été dépisté en une nuit, j'étais à 33 apnées par heure !", explique Catherine.

Le sommeil est vital

Conséquence : un sommeil très perturbé sans qu’elle ne s’en rende compte. Et pourtant, comme le souligne Vincent Puel, cardiologue, le sommeil c’est vital : "Le principe du sommeil c'est : j'ai consommé mon corps pendant la journée, j'ai produit des déchets et je dois les éliminer pendant la nuit. Ce sont des déchets évaluables".

Chaque nuit, cet appareil doit être porté.

Et l’apnée du sommeil entrave gravement ces heures de réparation, de restauration des fonctions du corps de cette façon. "L'apnée du sommeil est le collapsus entre la langue et le fond de la gorge. En fait, tout se situe derrière la langue. Quand vous êtes en sommeil, les muscles se détendent et si vous avez bu un peu d'alcool, que vous êtes en surpoids, ça commence à vibrer (c'est le ronflement), et parfois ça se bloque. C'est un collapsus, c'est l'arrêt de la respiration. Il y a donc une restauration de la perméabilité, une reprise de la respiration, mais au prix d'un micro-éveil. C'est-à-dire que le cerveau a cassé le sommeil. Et ça peut revenir à un rythme élevé, 300, 400, 500 fois dans la nuit", précise Vincent Puel.

Peu d'études

Aucune étude n’a été menée en Polynésie sur l’apnée du sommeil. Mais heureusement, des médecins polynésiens commencent à s’y intéresser. Un jeune docteur y consacre même sa thèse. "C'est quelque chose qui n'est pas encore exploré à Tahiti, concernant les médecins généralistes et les freins au dépistage et à la prise en charge de cette pathologie", explique le docteur Tuki Brando, auteur d'une thèse sur l'apnée du sommeil. 

Ici, 30% de la population souffrirait d'apnée du sommeil.

Pas de chiffres donc sur l’apnée du sommeil en Polynésie mais dans l’archipel hawaiien, 30 % des populations autochtones en souffrent avec des conséquences innombrables.

Il est sans doute temps de se pencher sur une pathologie méconnue mais dévastatrice.