Sécurité routière : Des nouvelles pistes pour mieux protéger

Malgré les contrôles plus fréquents, les chiffres sur la sécurité routière ne diminue pas
Ces dernières années, les chiffres de la sécurité routière ne diminuent pas et restent bien trop élevés. Alors, le Pays et l’Etat organisent la semaine prochaine un séminaire de deux jours pour trouver de nouvelles pistes afin d’améliorer la sécurité routière.

Dans la nuit de vendredi à samedi à Raiatea, un scootériste a perdu la vie au guidon de son scooter. Ce drame porte à 29 le nombre de personnes tuées sur les routes du fenua. En 2023, 35 personnes sont décédées dans un accident, c’est presque 3 personnes par mois et c’est surtout 3 fois plus qu’en métropole.

Des contrôles plus fréquents

« Il faut arrêter de boire quand on conduit » s’exclame ce jeune interrogé aux abords du marché de Papeete. Les raisons sont connues par tous. La conduite en état d’ébriété est responsable de 75% des accidents mortels, qui arrivent plus souvent la nuit, à des vitesses excessives et en deux-roues. En 2023, 63.000 dépistages d’alcoolémie aux volants ont été effectués, 1.662 infractions ont été relevées. Ainsi, 1 personne sur 40 est alcoolisée au volant ou au guidon de son véhicule. Les infractions au permis de conduire restent aussi bien au-dessus des moyennes métropolitaines.

Les contrôles routiers, plus nombreux, mettent en exergue les mauvais comportements tels que la conduite sans permis de conduire ou sous l’emprise de substances illicites. D’autant que les policiers et les gendarmes se placent à des endroits et à des moments stratégiques. Mais, malgré la présence accrue des forces de l’ordre aux bords des routes et les malgré les campagnes de sensibilisation (Télévision, radio, réseaux sociaux, écoles), le nombre d’accidents et de mauvais comportements sur la route restent beaucoup trop importants.

Sensibiliser pendant le permis de conduire ?

Interrogés à ce sujet, les polynésiens sont conscients de ces mauvais comportements. « Il faudrait plus d’interventions de la gendarmerie dans les écoles, au niveau des scooters notamment, pour protéger nos jeunes » explique une passante. Mais, « ce n’est pas si simple que cela » selon Nino Bonis, président de la Prévention routière. « De 2000 à 2012, on a mis en place l’éducation à la sécurité routière en milieu scolaire, il y a eu des stages pour les infractionnistes, ça a marché, mais aujourd'hui, il faut trouver autre chose. »

De 2000 à 2012, les mesures prises ont permis de faire diminuer les chiffres par 2. Mais ces dernières années, les chiffres ne baissent plus et restent bien trop élevés. « Maintenant, il faut explorer de nouvelles pistes pour faire mieux, on va trouver des choses. » explique Nino Bonis. La semaine prochaine, à l’initiative du Pays et de l’Etat, deux journées seront consacrées aux réflexions et aux échanges entre tous les acteurs concernés pour identifier les pistes de progrès et les leviers permettant d’améliorer la sécurité routière en Polynésie française. « Pourquoi pas sensibiliser le conducteur aux risques lors de sa formation par exemple » détaille le président de la Prévention routière.