C’est un symbole culturel en Polynésie française. Le tifaifai est apparu au XVIIIe siècle avec l’introduction du patchwork par les premiers missionnaires. Ce mot veut dire : "raccommoder". Monette s’est dédiée à sa confection depuis sa retraite, il y a quelques années.
Désormais artisane, elle regrette de ne pas avoir sauté le pas plus tôt. Elle aurait vécu de sa passion et aurait gagné plus d’argent. "Deux fois plus que le salaire que je gagne dans les sociétés. J'aime bien donc je ne vais pas m'arrêter", confie Monette. Parmi ses stagiaires, des artisanes, pas complètement accomplies. Hereani souhaite tout savoir de la fabrication du tifaifai.
"J'ai une grand-mère qui faisait ça, elle est décédée depuis. Elle vivait de ça : tifaifai, couvertures, tout ce qui est dans l'artisanat. Elle vivait bien, très bien même. Je ne manquais de rien avec elle"
Hereani Maihi - artisane en stage
D’autres artisans ont développé leurs propres techniques pour aller bien plus vite que le mois nécessaire habituellement à la fabrication d'une pièce. "Les temps ont changé, de nouvelles méthodes se mettent en place. Il faut juste me laisser quatre jours et c'est fini", assure Juliette Tehoiri, artisane. Des techniques dont elle garde le secret.
Elle, à la couture, son mari, au dessin, le couple propose de personnaliser les motifs. Ce couple nous avoue être sollicité pour 5 tifaifai en moyenne tous les mois. Chaque pièce pouvant être vendue entre 30 000 Fcfp et 100 000 Fcfp ou quand l’artisanat devient véritablement rentable.