Au deuxième jour de grève d'un partie du personnel de la clinique Paofai, l’ambiance semble encore très cordiale. Mais derrière les sourires, se cache un profond mal-être : ces salariés dénoncent, entre autres, un manque de considération de leur situation, un surcroît d’activité et demandent une revalorisation salariale pour faire face à l’inflation. "Il y a énormément d'activité et on n'est pas réellement reconnu à notre juste valeur par rapport au travail qu'on fournit...Les plannings sont quand même chargés au possible...les réponses de notre direction c'est de travailler plus pour gagner moins !...Le coût de la vie : [par exemple] le parking qui coûte 14 000 cfp par mois pour venir travailler, [la direction] nous a négocié 1 000 cfp !", déplore Hyacinthe, infirmier.
Les grévistes ont déposé 4 points de revendication. A ce jour, seul le deuxième point, à savoir la mise en place d’une mutuelle, semble avoir été accepté. Hier à 15h, le directeur de la clinique a fait une première proposition sur l’augmentation salariale. Mais c’est encore loin des 12 000 cfp demandés. "Hier il a proposé 4 000 cfp pour tous les salariés, et il fera un geste pour les plus petits salaires. Donc pour ceux qui sont à moins de 300 000 cfp, il rajouterait 2 000 cfp de plus. Le reste, c'est 4 000 cfp. Il divise le personnel : cela fait 6 000 cfp pour les plus petits salaires de moins de 300 000 cfp, et 4 000 cfp pour les plus de 300 000 cfp. On n'a pas accepté", explique Roger, délégué syndical A tia i mua pour la clinique Paofai.
Concernant les deux derniers points : la prime d’ancienneté et l’indemnité de départ à la retraite, la direction de la clinique est formelle : pour elle, il est impossible d’y répondre favorablement.
Face à ce conflit social, les patients, qui ne sont pas encore impactés, se montrent pour l'instant solidaires. "Pour moi, c'est normal", dit Christiane. "Je n'ai pas fait attention. [Pas impactée ?] Non, non", affirme une autre patiente opérée de l'oeil.
Le syndicat A tia i mua espère atteindre 40 à 50% de grévistes. Pour le moment, ils ne représentent que 13% sur les 213 salariés.