Le lagon de Paea, un joyau de 2 600 hectares avec quatre passes... Mais de moins en moins de poissons. Si à Maraa le lagon est poissonneux, c’est moins vrai lorsque l'on se rapproche de Punaauia. Suite à une étude menée avec le Criobe, la commune de Paea envisage de mettre en place un rāhui, c'est-à-dire une zone de réserve marine choisie, délimitée et gérée par la communauté.
Le projet divise. Certains habitants y sont hostiles, notamment les pêcheurs, qui craignent de voir disparaître une ressource financière importante s'ils n'ont plus le droit de pêcher dans leurs zones de pêche habituelles. À l'inverse, d'autres pensent que cette interdiction pourrait faire du bien au lagon et sa biodiversité. Pour Teddy Tehei, deuxième adjoint au maire de Paea, et Tamatoa Bambridge, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) la concertation avec les pêcheurs prime...
Pour qu'un rāhui fonctionne, il faut que les pêcheurs s'impliquent.
Tamatoa Bambridge, chercheur au CNRS
La commune rencontre les associations de pêcheurs depuis plusieurs mois. Le but est d’instaurer la communication et de permettre de décider de la meilleure option : une "zone de pêche réglementée" plutôt qu’un rāhui n’est pas écartée.
Que le concept soit "légal" (ZPR) ou culturel (rāhui), l'important est de prendre conscience de la fragilité des ressources marines et de l'urgence à les préserver de manière pérenne. Aujourd'hui, la majorité des populations océaniennes dépendent des ressources marines. Leur préservation favorisera un retour vers davantage de souveraineté alimentaire pour les générations futures.