"C’est désormais ancré dans les esprits que les femmes peuvent aussi diriger des institutions importantes. Il y a un respect mutuel, et cela facilite les échanges et les décisions", souligne d'emblée Voltina Dauphin face à Corinne Tehetia, pour signifier qu'une femme est autant capable qu'un homme pour diriger le CESEC et abattre tout le travail auquel l'institution doit faire face.
Parmi les grands dossiers portés par le CESEC en 2024, l’autosaisine intitulée "Développement durable : notre patrimoine marin entre préservation et exploitation" tient une place centrale. Ce projet s’inscrit dans la préparation de la Conférence des Nations Unies sur l’océan, qui se tiendra en juin 2025 à Nice. "Les pêcheurs nous alertent depuis des années sur la surpêche et les conséquences du changement climatique. Nous devons trouver un équilibre entre protection et exploitation des ressources maritimes", explique Voltina Dauphin Roomataaroa.
Face à la pression des flottes internationales, la Polynésie cherche à préserver ses zones maritimes tout en assurant sa souveraineté alimentaire. L’enjeu est également scientifique : mieux comprendre les écosystèmes marins et exploiter les énergies renouvelables issues de l’océan.
Rôle des savoirs traditionnels
L’autosaisine met également en avant l’importance des savoirs traditionnels polynésiens, notamment le rahui, la pratique ancestrale de gestion des ressources marines. "Nous devons nous assurer que le rahui que nous promouvons à l’international correspond bien à notre vision locale et à notre mode de vie", affirme la présidente du CESEC.
Pour ce faire, une consultation citoyenne a été lancée via les réseaux sociaux, afin de recueillir l’avis de la population sur la préservation et l’exploitation de l’océan.
Si la Polynésie ne siège pas directement à la conférence de Nice, elle entend bien faire entendre sa voix. Un événement parallèle sera organisé par le CESEC en amont de la réunion officielle. "Nous voulons montrer au monde notre modèle de protection marine et prouver notre capacité à innover dans le développement durable", insiste Voltina Dauphin Roomataaroa.
Attentes du CESEC pour 2025
Outre les questions environnementales, le CESEC se penche également sur les défis économiques et sociaux du territoire. L’institution souhaite apporter des recommandations concrètes au gouvernement et à l’Assemblée de Polynésie. "Notre rôle est d’être à l’écoute de la société civile et de transmettre des avis clairs et pertinents. Nos propositions sont attendues et prises en compte", assure la présidente.
Le CESEC poursuivra son travail en 2025 en s’attaquant à d’autres priorités, notamment la lutte contre l’ice, une drogue qui ravage notre société et particulièrement notre jeunesse. Une année qui s’annonce tout aussi intense que la précédente.