Rugby : Teiva Jacquelain, un champion en devenir

Teiva Jacquelain évolue au sein du RCT, emblématique club français de rugby plusieurs champions de France et d'Europe.
Teiva Jacquelain a intégré le Rugby Club Toulonnais en 2015 suite à une convention signée entre le RC Pirae et le RC Toulon. Depuis, le jeune joueur Polynésien, originaire de Haapiti à Moorea, a su montrer de quoi il était capable. Rencontre avec cet espoir polynésien du ballon ovale ...
Teiva Jacquelain est l'un des jeunes joueurs à suivre du RCT. Un club mythique... Plusieurs fois champion de France, le RCT est aussi le premier club européen à avoir remporté trois fois d'affilée la Coupe d'Europe, en 2013, 2014 et 2015. En 2014, il remporte son quatrième titre de champion de France, réalisant ainsi un doublé historique Coupe d'Europe-Championnat. 

Après avoir joué les championnats Espoirs avec le RCT et participé au tournoi à 10 à l'île Maurice, le jeune joueur de rugby polynésien a inscrit un essai lors de la rencontre en août dernier entre le RCT et le Stade Français. Un très bon début pour Teiva Jacquelain. Rencontre avec ce Polynésien aux pieds d'or... 

Depuis quand as tu intégré le RCT et comment s'est déroulée ton intégration ? 

Grâce à la convention créée avec le Rugby Club de Pirae et Toulon, et à Teiki Dubois et Apolosi Foliak, j’ai réussi à avoir des contacts avec le RCT pendant la saison 2015/2016. En août 2015, j’ai intégré le RCT où j’ai gravi les échelons d'abord comme aspirant avant d'être rattaché en milieu d’année. J’ai pu ensuite signer mon premier contrat en tant qu’officiel au centre du formation pour la saison 2016/2017. Mon intégration s’est bien passée malgré la difficulté de s’en aller du fenua. En arrivant, j’ai vite vu que j’avais beaucoup de travail à accomplir mais j’étais très motivé de pouvoir jouer pour un grand club et de me mesurer aux meilleurs. Chaque entrainement était un apprentissage pour moi, j’étais à chaque fois impatient d’être au lendemain. J’étais déjà venu en France je savais que la mentalité était différente de Tahiti mais je ne pensais qu’à m’entrainer.

Comment s'est passée ton arrivée dans le club ? 

Très bien. J'étais tellement excité et motivé d'arriver au sein de l'équipe espoir du club toulonnais. J’ai d'abord commencé par une période de test qui s’est avérée concluante. Je me souviens encore de la joie que j’ai eu en apprenant qu’il comptait sur moi malgré la très forte concurrence. Et puis, petit à petit, j'ai réussi à me faire une place auprès des joueurs de l’équipe. 

Comment es tu arrivé à pratiquer ce sport ? 

Depuis petit, j’ai toujours été sportif. J’ai goûté à beaucoup de sports avant de tomber amoureux du rugby. Lorsque j’ai commencé, j’ai tout de suite su que c’était ça que je voulais faire et rien d’autre. 


Quel est ton parcours de rugbyman ? 

Avant d'intégrer le RCT, j'évoluais au sein du Rugby Club de Pirae, athlète à Central Sport pour l’athlétisme et étudiant au lycée Aorai.Malheureusement, suite à une blessure du genoux en 2012 pendant un entrainement, j'ai du m'éloigner des terrains durant un an. Du coup, après ma convalescence j’avais “faim” de faire mes preuves. C'est pourquoi j'ai décidé, en parallèle du rugby, de me mettre à l'athlétisme. A partir de ce moment-là, et grâce au bon travail de l’équipe et l'encadrement des coachs, j'ai eu la chance de réaliser deux grands chelems consécutifs (2014 et 2015). A 19 ans, j’ai été élu meilleur joueur des - de 23 ans et meilleur marqueur d’essais sur les trois championnats, deux années de suite. J’ai aussi eu la chance de représenter Tahiti aux Océania de rugby à 7 en Australie et aux jeux du Pacifique en Papouasie Nouvelle-Guinée. Je dois tous ces titres grâce à mes coéquipiers et adversaires, car ne l'oublions pas, il s'agit d'un sport collectif . Mais aussi au travail accompli de mes coachs. Pour cette saison j’ai été demi finaliste au championnat de France espoir face à Bordeaux Bègles, j’ai participé à la coupe du Monde des clubs de rugby à 10 à l’île Maurice, et j’ai pu jouer deux matchs amicaux avec l’équipe professionnel face au Stade Français et au Stade Toulousain.


As tu commencé le rugby à Tahiti ou en France ?

J’ai commencé en France au RCCH, aujourd’hui RCHCC. J'avais 13 ans. Mon père étant un marin militaire, j'ai beaucoup voyagé entre la France et Tahiti. Cela fait désormais bientôt 10 ans que je pratique ce sport.

Où as tu posé tes valises aujourd'hui ? 

Je vis à Hyères juste à côté de Toulon. Ma vie en France est bien remplie. Entre les entrainements, j’ai peu de temps pour moi mais je ne me plains pas car je me sens chanceux d'être ici. Et, le climat est plutôt bon, même en hiver ! C’est bien de découvrir de nouvelles choses, on gagne en expérience et en maturité.

As-tu eu la possibilité de revenir sur le fenua ? 

Pour le moment, non. Financièrement, cela est difficile. Et, puis, je me suis plutôt concentré sur mes objectifs pour éviter les coups de blues quand tu penses trop ! 

Quels conseils donnerais tu aux jeunes joueurs polynésiens ?

Je suis encore jeune pour donner des conseils mais ce que je pourrais dire aux jeunes Polynésiens c’est de croire en soi pour pouvoir croire en ses rêves. Malgré les difficultés, et quelque soit le domaine, si c’est ce que tu veux tu dois aller le chercher et y croire jusqu’au bout. Il faut se dire que c’est possible. On ne perd jamais au bout du compte, au contraire on apprend. 

Qu'est ce que tu aimes dans ce sport ? 

J’aime ce sport parce que c’est complet, il y a du contact, c’est physique, technique et collectif. Ca nous pousse à nous donner pour les autres, à se dépasser et on finit par créer des liens forts. 


Quel est le moment qui t'a le plus marqué dans ta jeune carrière ? 

Celui d’avoir joué avec l’équipe professionnel pour les matchs amicaux devant des milliers de spectateurs. J'ai eu la possibilité et la chance de jouer avec et contre des joueurs de renommée mondiale. Des joueurs que je voyais toujours à la télé. C’était énorme !

Quels sont tes projets à venir ?

Mes projets sont d’être simplement un exemple, une motivation pour les jeunes en Polynésie française, de rendre fier Tahiti comme le font déjà plusieurs joueurs tahitiens évoluant dans plusieurs clubs en France et comme d’autres ont déjà montré la voie par le passé. Je ne suis pas le premier et j’espère pas le dernier. J'espère aussi bien-sûr viser le plus haut niveau si j’en ai les capacités.