Un trafic d'hormones féminines dans la ligne de mire des gendarmes

Un trafic d’un nouveau genre a été démantelé par la gendarmerie. Une première en Polynésie. Des traitements hormonaux utilisés pour femmes ménopausées sont consommés de façon anormale et dangereusement par les transsexuels. Des gérants de pharmacie ont été entendus par les gendarmes.








L’affaire serait partie de plusieurs constatations faites par les forces de l’ordre. En effet, il y aurait en ce moment une augmentation du nombre  de personnes qui utiliseraient les hormones à l’excès. Notamment dans le milieu des raerae. Certains d’entre eux en prennent pour réduire leur pilosité ou ralentir leur développement musculaire notamment… Mais les hormones féminines ont-elles un effet comparable à certaines drogues ?

Ecoutez Hina :

©Polynésie 1ère

Pour un médecin spécialiste des suivis endocrinologiques des transexuels, seul le mélange avec d’autres substances illicites peuvent aujourd’hui provoquer un état euphorique. Certains transsexuels utiliseraient des ordonnances falsifiées pour se procurer les hormones, et c’est notamment sur ce point que les enquêteurs de la gendarmerie creusent leurs recherches.
De plus un suivi médical et psychologique doit être effectué en parallèle, sous peine d’être victime d’un dérèglement hormonal qui pourrait avoir de graves conséquences.

Ecoutez le docteur Jean-Louis Boissin, endocrinologue :

©Polynésie 1ère

Aujourd'hui, seules les hormones dites mâles sont aujourd’hui obligatoirement répertoriées de par la loi et leur utilisation fait l’objet d’un suivi. Alors que pour les hormones féminines, un vide juridique existe.
Pour le docteur Boissin pas de doute : les personnes marginales qui utilisent les drogues ou les hormones en excès et ce sans suivi médical vont au devant de graves ennuis de santé, avec des conséquences qui peuvent être irréversibles.

Trafic souterrain


Ces hormones, lorsqu’elles sont mélangées à d’autres médicaments, ont les mêmes effets que certaines drogues. Du coup, un véritable trafic de substances est en place, principalement dans la capitale, Papeete.
Vendu aux alentours de 1000 cfp la boîte, ces hormones sont moins chères que les drogues classiques. Conséquence : beaucoup de personnes sont devenues dépendantes.
Ces cachets peuvent même être commandés sur Internet. Bref, il y aurait là un véritable trafic souterrain, dont les transsexuels sont les clés de voûte.
Un trafic d'hormones féminines démantelé par la DSP