Une étude sur l’immunité collective menée en Polynésie

Une étude de séroprévalence va être menée en Polynésie à partir de février 2021. Réalisée sur un échantillon de 350 personnes volontaires, elle a pour objectif in fine d’évaluer le statut immunitaire de la population face à la Covid-19.

Où en est l’immunité collective face au coronavirus ? C’est à cette question que tentera de répondre l’étude de séroprévalence. Pour y arriver, 350 Polynésiens, âgés de plus de 18 ans, ayant déjà contracté le virus, seront sélectionnés de manière aléatoire. Ils devront répondre à un questionnaire avant d’effectuer un test sanguin laboratoire. Les chercheurs pourront ainsi déterminer si le patient a développé des anticorps.   

"L'objectif est de déterminer la proportion de gens dans la population qui ont été infectés par le virus, qu’ils soient asymptomatiques ou non. Pourquoi fait-on ça ? Parce qu’on sait que les données que nous avons sur le résultat de tests ne traduisent pas la réalité de l’infection auprès la population. Il y a beaucoup de gens qui sont asymptomatiques, il y en a beaucoup qui n’ont pas voulu se faire tester ou qui n’ont pas jugé de se faire tester parce qu’il avaient juste un peu de fièvre. Cette proportion-là sera probablement élevée par à rapport au nombre de personnes qui ont été testées", explique Xavier de Radigues, médecin épidémiologiste et consultant auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

"Si on veut mesurer une séroprévalence, il faut mesurer sur une période assez courte"

Xavier de Radigues, médecin épidémiologiste

 

Cette enquête sera menée à Tahiti et Moorea durant trois semaines. Les premiers résultats pourraient être disponibles au début du mois d’avril. "Si on veut mesurer une séroprévalence, il faut mesurer sur une période assez courte. Parce que, au fur et à mesure que l’enquête se déroule, il y a d’autres personnes qui seront infectées. Il ne faut donc pas que cela s’étale sur une trop longue période.", souligne Xavier de Radigues. 

Les résultats de cette enquête de séroprévalence permettraont de guider les futures décisions sanitaires. Cette enquête permettra également au Pays de décider le lancement d’une campagne de vaccination de masse ou pas. Dans les territoires d’Outre-mer, une étude similaire avait été menée du 28 septembre au 9 octobre 2020, en Guyane par l’institut Pasteur. Elle a révélé que le taux de séroprévalence est d’environ 30 % chez les 18-40 ans contre 15% chez les 40-65 ans.