Pour 7 types de cancers sur 10, les Guadeloupéens ont moins de chance de survie que les habitants de l'Hexagone

Une évolution pertinente du diagnostic du cancer
Une étude menée conjointement par « L’Institut National du Cancer », « Santé Publique France » et le réseau Francim des registres des cancers. Leurs travaux portaient sur les personnes atteintes d’un cancer diagnostiqué entre 2008 et 2015 en Guadeloupe et suivis jusqu’au 30 juin 2018. L’analyse a porté sur 10 types de cancers parmi les plus fréquents. Pour 7 d’entre eux, les écarts de survie 5 ans après le diagnostic sont en défaveur de la Guadeloupe par rapport à la moyenne de l’hexagone. Pour les 3 autres, il n’y a pas de différence significative.

C’est la 1ère fois qu’est publiée en Guadeloupe une étude sur la survie des personnes atteintes de cancer.
La survie est un indicateur clé pour évaluer le système de santé et mesurer l'impact des politiques publiques en matière de prévention, de dépistage, et de soins des cancers. 

Etude comparée du cancer Guadeloupe/Hexagone

Les écarts de survie entre la Guadeloupe et l’hexagone, 5 ans après le diagnostic, sont défavorables à la Guadeloupe dans 7 cas : le corps de l’utérus (c’est pour ce cancer que l’écart est le important), ensuite on trouve le cancer de l’œsophage, l’ensemble lèvre-bouche-pharynx, le cancer du sein, l’ensemble myélome multiple ou plasmocytome (un cancer qui touche la moelle osseuse), les cancers côlon-rectum-anus et celui du poumon.

Etude comparée sur le cancer en Guadeloupe et dans l'Hexagone

En revanche, il n’y a pas de différence significative pour 2 autres cancers retenus : celui du col de l’utérus, et le cancer de l’estomac. Quant au 10ème type de cancer retenu, le cancer de la prostate, c’est le seul pour lequel l’écart de survie est favorable à la Guadeloupe 5 ans après le diagnostic.

Comment expliquer de tels écarts ?

De tels écarts s’expliquent d’abord par une participation moins importante aux campagnes de dépistage des cancers en Guadeloupe, et donc des dépistages à des stades plus avancés de la maladie, ensuite par un retard dans le recours ou dans l’accès aux soins ; en raison de la comorbidité, les personnes atteintes de cancer souffrent aussi souvent d’autres pathologies chroniques comme le diabète, l’hypertension, les maladies cardio-vasculaires, des pathologies susceptibles de réduire la survie des personnes atteintes d’un cancer.

Cancer : des informations sur le dépistage

Enfin, l’étude le dit clairement : les écarts s’expliquent aussi par le déficit de médecins spécialistes en oncologie en Guadeloupe et un taux d’équipement en IRM inférieur à celui de l’hexagone. Ces déficits ont bien entendu un impact sur les délais de prises en soins des patients atteints de cancer.