Protection des espèces : 2 tatous regagnent leur environnement naturel

En pension depuis le début de l’année à l’association SOS faune sauvage sur le territoire du zoo de Guyane à Macouria, deux tatous sont enfin en mesure de recouvrer la liberté ce mercredi à 17 heures.

Détyé, petit tatou juvénile de 280 grammes est arrivé le 25 février dernier à SOS faune sauvage. Trouvé sous un arbre abattu sur le site du Centre Spatial Guyanais lors de travaux, il a été recueilli par un technicien et amené au centre de soins de Macouria.

Le petit animal mesurait à peine dix centimètres, il souffrait régulièrement de pyodermatite (inflammation de la peau des pattes).

Les tatous sont des animaux qui se « douchent » régulièrement dans la boue qui leur assure une protection. La boue leur protège la peau des zones qui ne sont pas couvertes par les écailles. Détyé a également souffert de parasites. On l’a vermifugé, même là encore juste avant le relâcher.

 Margo Traimond, l’une des bénévoles de SOS faune sauvage, également éthologue du zoo de Guyane dont elle est aussi la directrice animalière aux côtés d’André Chaumet le directeur

Il est très délicat et très difficile d’élever des tatous à la main car il existe très peu de littérature sur l’élevage de cet animal. Cette expérience fait donc office d’expérimentation que l’on a le bonheur d’avoir réussie jusqu’ici. Il faut savoir aussi que leur thermorégulation est également très compliquée à surveiller car le tatou se cache dans un terrier la journée et sort le soir quand il fait plus frais donc il faut s’adapter à leur rythme plutôt nocturne.

Pinto après quelques semaines de bons soins

Pinto, lui est arrivé à SOS faune sauvage peu de temps après, en mars 2021. Affaibli, déshydraté, il était un peu plus âgé que Détyé mais pas encore sevré lui non plus.  

Il était surtout très amaigri, ne pesait que 480 grammes. En septembre, il a souffert d’une grosse pyodermatite que l’on a bien soignée. Lui aussi a eu droit à un traitement antiparasitaire

Margo Traimond

Détyé et Pinto, remis sur pattes par les bénévoles de SOS faune sauvage grâce au financement des zoos de Guyane, Guadeloupe et Martinique sont deux tatous à neuf bandes.

Ils ont bénéficié des meilleurs soins et recouvrent la liberté ce mercredi en fin de journée sur le territoire du CSG sur lequel ils sont censés être en sécurité ... A l’abri notamment des activités de chasse.

Ils ont, si la chance continue à leur sourire, encore quelques années devant eux car la longévité de ces dasypodidés de leur nom scientifique est de 4 à 16 ans en fonction des différentes espèces.

Ces animaux se trouvent sur tout le continent américain, du nord au sud. L’espèce compte une version géante, le tatou géant ou glyptodon qui jadis a mesuré jusqu’à trois mètres de hauteur et dont les descendants constituent une espèce vulnérable sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et se trouve en danger à cause de la perte de son habitat et de la chasse. Présent en Amérique du sud, il fait l’objet de très peu d’information.

Pinto

Ces mammifères placentaires sont aujourd’hui les uniques représentants de l’ordre cingulata.  

Détyé

Les bénévoles de SOS faune sauvage signent une nouvelle fois une belle performance. Ce relâcher est la preuve d’un réel savoir-faire made in Guyane.