18 patients mahorais en attente de retourner chez eux après leurs soins au CHU Félix Guyon

Reportage ©Reunion la 1ère
18 malades mahorais sont actuellement bloqués à la Réunion. Venus se faire soigner au CHU Félix Guyon, ils ne peuvent plus repartir chez eux à cause de la crise sécuritaire qui paralyse l’île aux parfums depuis plusieurs semaines. 
Ils aimeraient bien rentrer chez eux, retrouver leurs familles, surtout après avoir passé plusieurs jours voire plusieurs semaines dans les services de santé du CHU de Bellepierre. Mais les patients mahorais venus se faire soigner à la Réunion ne peuvent plus rejoindre leur domicile à cause du mouvement de contestation populaire qui paralyse Mayotte depuis un mois.

« Nous on est venu voir des spécialistes qu’on n’a pas à Mayotte pour être soigné comme il faut et ensuite retourner. Mais avec ce qui se passe ça ne nous arrange pas car ça nous rajoute des soucis », nous confie Hayati Ahmed, 57 ans.

Eva aussi a hâte de retrouver son époux et son fils. Cela se comprend aisément, d’autant qu’elle a subi 25 séances de chimiothérapie depuis la mi-décembre : « je souhaite rentrer le plus tôt possible. On m’a demandé comment je vais faire en rentrant là-bas parce-qu’ apparemment il n’y aurait pas de moyens pour nous accueillir ».

18 patients mahorais sont actuellement pris en charge à la Réunion en attendant la levée des barrages à Mayotte. Une grève générale qui impacte fortement la vie économique et sociale et met en péril les services de santé. « Ce qui est à craindre c’est aussi la phase post-crise où la population risque de se ruer sur les établissements de santé puisqu’elle n’y avait pas accès pendant des jours », déclare Sabrina Wadel, la directrice adjointe du CHU Réunion. Des services médicaux déjà sous pression en temps normal et qui menacent d’imploser.

Sur place, une vingtaine de malades attendent, en revanche, leur évacuation sanitaire vers la Réunion pour y être soignés. Une situation qui met en péril la santé des patients. Les professionnels de santé ont ainsi alerté les autorités, craignant une « catastrophe sanitaire » sir la crise sociale continue.