La Réunion : l'envers du décor !

C'est loin d'être une image de carte postale que le journal Libération vient de publier. Dans son édition du 7 avril, le quotidien raconte une triste réalité : celle de chômeurs ou retraités qui en sont réduits à fouiller les poubelles du centre de transit d'ordures de la Jamaïque pour se nourrir.
Olivier, Mickaël ou Arsène... si les prénoms ont été modifiés, les faits que relate Laurent Decloître sont malheureusement bien réels. Dans un article intitulé "La Réunion : glaner sa nourriture dans le jus de merde", le correspondant de Libération décrit le quotidien de chômeurs ou retraités qui, pour se nourrir, fouillent chaque jour les centaines de tonnes d'ordures déversées, dans un ballet incessant de camions, au centre de transit des ordures à la Jamaïque, à Saint-Denis. Ils seraient ainsi régulièrement une douzaine, selon Laurent Decloître, à trier ces immondices dont "une grande partie... provient de super et hypermarchés. Et suscitent la convoitise de quelques Réunionnais, qui voient dans ce site de collectes d’ordures un moyen de manger".

8000 tonnes de produits seraient ainsi jetés à la poubelle, chaque année à La Réunion, selon la Banque alimentaire des Mascareignes (BAM). Dans l'hexagone, 60 % des stocks des banques alimentaires proviennent des dons des grandes surfaces. Encore consommables, ces produits alimentaires sont sauvés de la destruction et redistribués à des personnes démunies. Dans l'île, si la grande distribution se dit prête à signer un partenariat avec la BAM, personne n'assume aujourd'hui la mise en place d'une logistique complexe et coûteuse. Pourtant, le correspondant de Libération, le souligne : "l’an dernier, la Banque alimentaire des Mascareignes et son réseau de 48 associations ont secouru environ 45 000 personnes ; elles n’étaient «que» 31 000 en 2011." 

Voir également sur le site de Libération la vidéo de Laurent Decloître : "Avec les fouilleurs dans la décharge de Saint-Denis de la Réunion"