Comment l'Afrique du Sud a vaincu l'apartheid

La lutte contre ce régime ségrégationniste a été le combat d'un homme, Nelson Mandela, et de tout un peuple.

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L'Afrique du Sud a été dirigée par la minorité blanche pendant plus de trois siècles et a vécu quarante-six ans sous le régime d'apartheid, avant l'arrivée au pouvoir en 1994 de Nelson Mandela comme premier président noir du pays. La lutte contre ce régime ségrégationniste a été le combat d'un homme, "Madiba" (le surnom de Mandela), disparu jeudi 5 décembre à 95 ans. Mais aussi celui de tout un peuple.
L'apartheid est instauré officiellement en 1948. Ce mot afrikaans signifie "vivre séparément". Le gouvernement blanc institutionnalise progressivement une politique fondée sur le "développement séparé des races". Les Sud-Africains noirs doivent porter un pass pour se déplacer en zone blanche.

Des émeutes réprimées dans le sang

En 1960, cette obligation déclenche des émeutes dans la cité-dortoir de Sharpeville, près de Johannesbourg. La police tire sur la foule, faisant 69 morts et 200 blessés. Parmi les activistes, un jeune boxeur amateur émerge : Nelson Mandela. Le pouvoir blanc l'emprisonne, mais la lutte continue, sans lui.
En 1976, des émeutes éclatent à Soweto puis dans d'autres townships. Des milliers de lycéens noirs protestent contre l'enseignement de l'afrikaans, qui leur est imposé. La répression fait 575 morts en trois mois. Mais le système raciste se fissure dans les années 1980. Des Blancs commencent notamment à enquêter sur des sévices subis par des enfants noirs. L'apartheid prend officiellement fin le 30 juin 1991, après libération de Nelson Mandela.