Le PDG de Total "menace et méprise" les parlementaires selon Erika Bareigts

Christophe De Margerie, PDG de Total, était auditionné hier à l’Assemblée Nationale. Ses réponses concernant les profits de son groupe ont provoqué l'indignation des députés Ericka Bareigts et Ibrahim Aboubacar (député de Mayotte). Ils expriment leur colère dans un communiqué.
"Aujourd’hui, à l’Assemblée Nationale, les députés ont été méprisés par le Président Directeur Général d’une grande entreprise française.
 
Christophe de Margerie, capitaine d’industrie, figure emblématique d’un secteur économique, s’est permis, en présence des représentants de la Nation rassemblés pour l’auditionner, de menacer et de mépriser les parlementaires que nous sommes.
 
Monsieur de Margerie a menacé les Outre-mer de cesser leur approvisionnement pour leur montrer ce que c’est quand les pétroliers ne font pas ce qu’il considère presque comme une œuvre de charité, menaçant même de quitter Mayotte s’il y a une autre compagnie d’intéressé. Il présentait tout cela comme légitime, comme s’il ne prenait pas ce faisant les Ultramarins en otage.
 
C’est intolérable de la part d’un grand patron quand on sait les marges réalisées dans les Outre-mer, trois fois supérieures à celles réalisés en métropole. C’est aussi un manque profond de respect pour le travail des institutions de la République, leur devoir de contrôle et de vigilance.
 
C’est du mépris qui a été montré envers la représentation nationale sont il a évité de répondre aux questions et dont il refuse d’appliquer les textes qu’elle vote. C’est prendre les Ultramarins pour des moins que rien, une quantité négligeable et compter sur un abandon par l’Etat.
 
Ce ne sera pas le cas. L’Etat, en la personne des parlementaires, des élus locaux, du gouvernement, des fonctionnaires de la République est et sera aux côtés des habitants d’Outre-Mer dans ce combat. Le temps des colonies est fini : les Outre-mer ne seront plus la vache à lait de grandes compagnies qui les mettraient en couple réglé.
 
Le profit n’est pas l’ennemi. C’est le profit abusif, illégitime, qui se fait au détriment de population fragilisé, et maintenues dans un état de dépendance qui l’est. C’est à l’Etat, c’est à nos élus, de nous assurer qu’un tel profit ne soit pas fait. Pour cela, la transparence doit se faire et Total comme le secteur pétrolier en Outre-Mer, devra l’accepter. Non à ses termes mais à ceux votés par les instituions démocratique de ce pays."

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