Assemblée nationale : Thierry Robert, député de La Réunion, s’oppose à la future route du littoral

La bataille des élections régionales est lancée. Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu, candidat à la tête de la Région, demande au gouvernement d’abandonner la construction de la future route du littoral. Trop tard, a répondu  la ministre des Outre-mer.
Thierry Robert du groupe RDDP (radical républicain démocrate et progressiste), député de La Réunion et maire de Saint-Leu, interpelle le premier ministre au sujet de la future route du littoral. Il souhaite l’abandon de ce projet qu’il juge trop onéreux.
 
« Ma question s’adresse au premier ministre. Monsieur le premier ministre, vous qui avez  le souci de la bonne gestion des deniers publics. Je voudrais aujourd’hui attirer votre attention sur le projet de la nouvelle route du littoral, du conseil Régional de La Réunion. La route la plus chère de France, titrait, il y a quelques jours le magazine Challenge. Ce projet une hérésie financière, un non sens économique, une folie dont le coût en pourra pas être supporté par les Réunionnais. Le coût de ce projet sans un vrai raccordement à la ville de Saint-Denis est déjà de 1,6 milliards d’Euros, dont 780 millions financés par l’Etat. Avec les inévitables surcoûts d’un chantier en mer ce projet coûterait près de 3 milliards d’Euros, cela induirait un remboursement annuel pour la Région de près de 50 millions d’Euros pendant 40 ans. C’est la caisse des dépôts qui le dit, pas moi. Le projet actuel priverait La Réunion des ressources nécessaires pour accomplir ses autres missions. Par ailleurs, aucun n’autre mode de transport qui préserverait l’environnement ne pourrait être envisagé et La Réunion se verrait condamnée au tout voiture. Oui, la route du littoral doit être sécurisée, c’est impératif, mais options plus indiquées financièrement doivent être envisagée. Plusieurs architectes ont présenté des alternatives à ce projet qui à tout point de vue n’est pas abouti sur le plan environnemental. Par ailleurs ces dépenses entraîneront une pression fiscale intolérable pour les Réunionnais. Enfin, contrairement à ce que laisse entendre le conseil Régional, il est encore temps de modifier ce projet, il est encore temps d’agir avant de mettre le doigt dans l’engrenage et de se retrouver dans une spirale infernale. Sachant que nous pouvons raisonnablement envisager un projet alternatif moins onéreux, mais tout aussi efficace. Monsieur, le premier ministre saisir pour avis la cour des comptes sur cette politique publique financièrement hasardeuse et par ailleurs demander au préfet de La Réunion de saisir la chambre régionale des comptes à fin qu’elle se prononce sur l’équilibre économique des marchés passés ».
 
 
George Pau-Langevin, toute nouvelle ministre des Outre-mer, chargé de répondre à cette question destinée au gouvernement a signifié au député réunionnais qu’un abandon de ce chantier est désormais illusoire.
       
« Je sais bien qu’en d’autres temps d’autres options avaient pu être envisagée. Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus de projets. C’est déjà un chantier et c’est déjà largement engagé. Vous savez que cette route revêt un caractère particulièrement structurant pour l’île de La Réunion, pour son économie locale et aussi pour la cohérence de l’aménagement, il s’agit de permettre aux Réunionnais de disposer d’un axe routier sécurisé, moderne et gratuit. C’est vrai, c’est un chantier qui est extrêmement onéreux puisqu’effectivement il s’agit de l’ordre, d’un milliard six d’Euros. Mais l’Etat a engagé d’importants moyens financiers aux côtés de la région et nous avons conscience de l’importance stratégique de cette route. Des enjeux économiques et environnementaux qui s’y attachent. Nous serons vigilants par rapports aux engagements pris par la Région pour que les impacts environnementaux soient limités au maximum. Nous allons aussi accompagner la région dans son rôle de maître d’ouvrage et nous ferons en sorte que l’information du public et la participation des parties prenantes soient respectées et je pense notamment aux débats et aux enquêtes publiques. Mais aujourd’hui nous devons faire en sorte que, il y ait des instances de suivi du chantier. Mais revenir en arrière ne me semble pas quelque chose de possible ».

MichèŠle Ozoux - Images LCP - Montage : Johny Payet


La réactions de Dominique Fournel vice président de La Région Réunions :

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