Diplôme du baccalauréat en poche, de nombreux jeunes prennent le chemin des auto-écoles en cette période de vacances scolaires. Une contrainte majeure se dresse devant ceux qui doivent partir : le temps. Ils disposent d’un mois et demi maximum pour décrocher le précieux sésame
En ce début de vacances, l’affluence commence à se faire sentir dans les auto-écoles. Avec un emploi du temps chargé, les secrétaires "bataillent" pour caser les nouveaux élèves. « Les gens viennent surtout se renseigner. Mais c’est vrai qu’en une semaine j’ai eu quatre cas de personnes qui veulent passer au plus vite le permis, car elles doivent partir », raconte Daisy secrétaire de l’auto-école Freddy Hoarau à Sainte-Marie. Et rappelle qu’ « en métropole le permis de conduire est plus compliqué et coûte plus cher qu’à La Réunion ». En un mois et demi, les futurs conducteurs doivent cumuler au minimum 20 h de conduite obligatoire. La tâche est d’autant plus ardu pour ceux qui veulent décrocher code et examen de conduite, en un temps limité. « Les élèves qui sont prêts depuis un moment doivent céder leurs places à ceux qui doivent partir. Ceux-là prennent des cours de conduite intensifs, parfois jusqu’à 4 heures de suite », précise la secrétaire.
Ça se bouscule dans les centres d’examen
Les places manquent et pour compliquer le tout c’est à cette période que les inspecteurs partent en vacance. Les places à l’examen de conduite sont donc précieuses. Pour l’auto-école, c’est une contrainte, mais aussi un moyen de pression supplémentaire, car s’ils veulent obtenir autant de places d’examen le mois suivant ils doivent miser sur les élèves capables de décrocher leur permis du premier coup. À l’auto-école Dom Conduite, Christine la secrétaire explique que les moniteurs sont intransigeants sur ce point. « On a mis en place un système d’examens blanc pour évaluer les chances de réussite de l’élève. Il pourra se présenter que si le moniteur estime que ce candidat est susceptible de réussir. Et pour ceux qui doivent partir, on leur demande une photocopie de leur billet d’avion pour négocier une place supplémentaire avec les inspecteurs »
Réduire les délais d’attente
Pour pallier cette difficulté, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a prévu plusieurs réformes. La première comprend la réduction du temps de passage de l’examen. Annoncée ces dernières semaines, ces changements entreraient en vigueur à compter du 1er Septembre 2014. Un objectif qui séduit les professionnels des auto-écoles qui doivent aujourd’hui repousser les dates de passages des élèves faute de créneaux. La durée de l’épreuve pratique du permis B passera de 35 min à 32 min. « Trois minutes qui permettrait l’examen d’un candidat supplémentaire » selon Denis Dijoux, moniteur chez Dijoux Formation.
La deuxième réforme consiste à remplacer les inspecteurs du permis de conduire par des volontaires, notamment des retraités de la police et de la gendarmerie. L’objectif est de libérer du temps aux inspecteurs, pour qu’ils se consacrent plus à l’examen pratique du permis B et ainsi diminuer les délais d’attente.
Le permis avant 18 ans ?
L’autre de nouveauté concerne l’âgé du début de la conduite accompagnée. Fixé à 16 ans aujourd’hui, l’âge minimal pour démarrer la conduite accompagnée devrait être avancé à 15 ans. Ce qui permettrait selon le gouvernement un taux de réussite plus important à l’examen. Alain est venu inscrire sa fille qui a fêté ses 16 ans la veille. « Elle est toute contente à l’idée, elle attendait ce moment avec impatience. Son frère de 18 ans a lui aussi bénéficié de la conduite accompagnée mais ne s'est toujours pas résolu à se présenter à l'examen. L'obtention du permis n'est pas une priorité pour lui. »
" Un texto alors qu'il était en examen "
Autre projet gouvernemental : passer le permis à 17 ans et demi. « Moi je suis pour le permis plus tôt. Je pense même qu’ils devraient le ramener l’âge d’obtention du permis à 16 ans comme en Amérique », se réjouit Alain. Un avis totalement opposé à celui de Gérard de Dom Conduite : « Déjà qu’a 18 ans ils ne sont pas responsable alors plus jeunes… Ils ne comprennent pas que le permis est un examen sérieux » et le moniteur qui a plus de 45 ans de métier ne manque pas d’exemple pour illustrer son propos : « La semaine dernière encore un élève a osé répondre à un texto alors qu’il était en examen, c’est l’horreur ! Les élèves ne sont plus consciencieux. » Le moniteur Denis Dijoux souligne lui aussi ce manque de maturité chez certains, mais admet que cette réforme peut s’avérer être un avantage pour ceux qui suivront une formation continue : « Le permis c’est avant tout une histoire de motivation. Ceux qui saisissent l’enjeu réel d’avoir le permis rapidement, par exemple pour travailler, ceux-là réussissent. »
Ça se bouscule dans les centres d’examen
Les places manquent et pour compliquer le tout c’est à cette période que les inspecteurs partent en vacance. Les places à l’examen de conduite sont donc précieuses. Pour l’auto-école, c’est une contrainte, mais aussi un moyen de pression supplémentaire, car s’ils veulent obtenir autant de places d’examen le mois suivant ils doivent miser sur les élèves capables de décrocher leur permis du premier coup. À l’auto-école Dom Conduite, Christine la secrétaire explique que les moniteurs sont intransigeants sur ce point. « On a mis en place un système d’examens blanc pour évaluer les chances de réussite de l’élève. Il pourra se présenter que si le moniteur estime que ce candidat est susceptible de réussir. Et pour ceux qui doivent partir, on leur demande une photocopie de leur billet d’avion pour négocier une place supplémentaire avec les inspecteurs »
Réduire les délais d’attente
Pour pallier cette difficulté, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a prévu plusieurs réformes. La première comprend la réduction du temps de passage de l’examen. Annoncée ces dernières semaines, ces changements entreraient en vigueur à compter du 1er Septembre 2014. Un objectif qui séduit les professionnels des auto-écoles qui doivent aujourd’hui repousser les dates de passages des élèves faute de créneaux. La durée de l’épreuve pratique du permis B passera de 35 min à 32 min. « Trois minutes qui permettrait l’examen d’un candidat supplémentaire » selon Denis Dijoux, moniteur chez Dijoux Formation.
La deuxième réforme consiste à remplacer les inspecteurs du permis de conduire par des volontaires, notamment des retraités de la police et de la gendarmerie. L’objectif est de libérer du temps aux inspecteurs, pour qu’ils se consacrent plus à l’examen pratique du permis B et ainsi diminuer les délais d’attente.
Le permis avant 18 ans ?
L’autre de nouveauté concerne l’âgé du début de la conduite accompagnée. Fixé à 16 ans aujourd’hui, l’âge minimal pour démarrer la conduite accompagnée devrait être avancé à 15 ans. Ce qui permettrait selon le gouvernement un taux de réussite plus important à l’examen. Alain est venu inscrire sa fille qui a fêté ses 16 ans la veille. « Elle est toute contente à l’idée, elle attendait ce moment avec impatience. Son frère de 18 ans a lui aussi bénéficié de la conduite accompagnée mais ne s'est toujours pas résolu à se présenter à l'examen. L'obtention du permis n'est pas une priorité pour lui. »
" Un texto alors qu'il était en examen "
Autre projet gouvernemental : passer le permis à 17 ans et demi. « Moi je suis pour le permis plus tôt. Je pense même qu’ils devraient le ramener l’âge d’obtention du permis à 16 ans comme en Amérique », se réjouit Alain. Un avis totalement opposé à celui de Gérard de Dom Conduite : « Déjà qu’a 18 ans ils ne sont pas responsable alors plus jeunes… Ils ne comprennent pas que le permis est un examen sérieux » et le moniteur qui a plus de 45 ans de métier ne manque pas d’exemple pour illustrer son propos : « La semaine dernière encore un élève a osé répondre à un texto alors qu’il était en examen, c’est l’horreur ! Les élèves ne sont plus consciencieux. » Le moniteur Denis Dijoux souligne lui aussi ce manque de maturité chez certains, mais admet que cette réforme peut s’avérer être un avantage pour ceux qui suivront une formation continue : « Le permis c’est avant tout une histoire de motivation. Ceux qui saisissent l’enjeu réel d’avoir le permis rapidement, par exemple pour travailler, ceux-là réussissent. »