VIDEO. En Inde, 3 étudiants africains passés à tabac par la foule dans le métro

Un étudiant africain tente de se mettre à l'abri en montant sur un local de la police dans le métro de New Delhi. Capture d'écran Youtube
Des coups de bâtons et de chaises, le tout sous les vivats d’une foule hystérique et hilare... C’est le calvaire vécu par trois étudiants africains faussement accusés de harcèlement sexuel dans le métro de New Delhi. 
Dimanche après-midi, une bagarre éclate dans une station de métro de New Delhi. Trois africains - deux Gabonais et un Burkinabé - se retrouvent confrontés à une foule hors de contrôle. Plusieurs témoins ont filmé la scène avec leur téléphone portable, comme le rapporte France 24.

Au début de la vidéo, les trois étudiants sont retranchés dans un abri en verre de la police. Ils escaladent finalement le toit de l’abri pour empêcher leurs agresseurs de les atteindre. Mais malgré la présence de policiers qui tentent mollement de les protéger, la foule parvient à les frapper, certains en utilisant des bâtons.
Après quelques minutes de confusion et de violence, les renforts policiers arrivent finalement pour disperser les agresseurs. 

Selon la police indienne, les trois étudiants auraient été accusés de harcèlement par une femme indienne dans le métro, ce qui aurait déclenché les réactions hostiles. Selon le "Times Of India", cette femme se serait volatilisée sans déposer de plainte officielle. 


"une atmosphère xénophobe" selon l'ambassadeur du Gabon

La police de New Delhi, saisie par les ambassades gabonaises et burkinabés, a annoncé l’ouverture d’une enquête. Elle cherche à identifier les auteurs des violences grâces aux vidéos des caméras de surveillance. L’ambassadeur du Gabon en Inde, Désiré Koumba, contacté par France 24, explique que ces "‘jeunes compatriotes’ ont été victimes d’une atmosphère de xénophobie qui règne actuellement en Inde". S’il reste prudent sur les causes de cet incident, il estime qu’il "n’est pas acceptable" de s’en prendre à des ressortissants étrangers "quels que soient les reproches ".

Plusieurs incidents racistes ces derniers mois

En janvier, un ministre du gouvernement indien n’avait pas hésité à qualifier les Nigérians résidant en Inde de "cancer", avant de s’excuser. Selon France 24, "Les incidents racistes touchant les Noirs africains se sont multipliés ces derniers mois : en juin 2013, la police indienne avait interpellé 21 étudiants congolais après une rixe provoquée par de jeunes Indiens dans le nord du pays. Quelques mois plus tard, en octobre, un Nigérian soupçonné d'être impliqué dans le trafic de drogue était retrouvé mort à Goa, dans le sud-ouest de l’Inde ; plusieurs slogans avaient été affichés dans la ville où on pouvait lire "Dites non aux Nigérians, dites non aux drogues ".