Assises : David Fraumens clame son innocence. Daniel Adécalom l’accuse

David Fraumens comparaît libre à l'audience. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.
Le procès du « caïd du Chaudron » a réellement débuté, ce mardi 25 Novembre 2014. Comme depuis le début de cette affaire, deux versions s’opposent. L’accusé nie quand la victime l’accuse. Un face à face qui durcit les débats entre la partie civile et la défense.
14 ans n’ont pas changé les versions des deux parties. Daniel Adécalom, touché au torse et au visage le 1er Janvier 2001 à 2h15 cité Cowboy au Chaudron, n’en démord pas. David Fraumens tenait le fusil à canon scié et a tiré. « Faux ! », s’insurge l’accusé qui clame son innocence.
Maître Eric Dupond-Moretti, avocat du « caïd du Chaudron », suit la ligne de défense de son client.
Il confirme que l’accusé est rustre avec de gros bras. Il souligne le caractère entier, de David Fraumens. Un homme fort, musculairement et dans le verbe.
Cependant, en noircissant le tableau, il n’oublie pas de rappeler que rien n’interdit de croire à la version du prévenu. C’est un mauvais garçon, il peut faire peur, mais faut-il le condamner à 30 ans de réclusion criminelle comme en 2008 ?
 
10 des 26 témoins absents
 
Rémi Boniface, avocat de Daniel Adécalom, n’a pas la réponse à cette question, mais dispose d’une autre version des faits. Celle de son client, la cible présumée de David Fraumens. La victime a toujours désigné le « caïd ».
Son histoire n’a pas varié depuis quatorze ans. Pour la défense, l’absence de 10 des 26 témoins convoqués à la barre de la cour d’assises prouve la main mise de l’accusé sur le quartier du Chaudron. Pour la partie civile comme pour le parquet, ces personnes ont peur de venir témoigner. David Fraumens et ses frères feraient régner la terreur dans le Chaudron.
Une version confirmée par le commissaire en charge de l’enquête. Il a raconté, mardi, comment David Fraumens l’avait menacé alors qu’il l’entendait en garde à vue.
 
« Entre les deux tirs, j’ai vu David Fraumens… »
 
Tout au long de cette semaine, défense et accusation vont donc vouloir imposer leur lecture du dossier. Maître Eric Dupond-Moretti va s’évertuer à briser l’image de « caïd » de son client. Dès mardi, il a reconnu que David Fraumens était un gros bras. Il a cependant limité ses exactions à des coups de poings ou des coups de force, tout en rappelant qu’en 2001, sur ce terrain, l’adversaire se dénommait Daniel Adécalom.
Rémi Boniface, avocat réunionnais, qui n’est pas homme à se laisser impressionner par un ténor des barreaux métropolitains, rappelle que son client a toujours dit : « entre les deux tirs, j’ai vu David Fraumens… ».

En images avec Emmanuelle Haggai et Alexandra Pech