Grève à la Sicalait : les salariés de la filiale Fermes et Jardins rejoignent le mouvement

Les salariés de la Sicalait, entreprise de la Plaine-des-Cafres au Tampon, sont en grève depuis lundi. Ils demandent le départ du directeur. Ils ont été rejoints mardi soir par le personnel de la filiale Fermes et Jardins.
Après la Cilam en 2013, c’est au tour de l’autre collecteur de lait de La Réunion d’être touché par un conflit social. La Sicalait coopérative agricole a été  créée en 1962. Installée au Tampon, elle compte 125 adhérents dont 101 producteurs de lait sur 76 fermes.
En août 2013, Olivier Dekokere, a pris la direction de la société. Ce changement de gouvernance a bousculé les habitudes. Selon, les membres du conseil d’administration cette arrivée est à l’origine d’une meilleure organisation de la coopérative et d’un regain de rentabilité.
Les salariés dénoncent des méthodes de managements brutales et comparent le nouveau directeur à un « dictateur ».  
 
Fermes et Jardins débraye
 
Les négociations entre grévistes et conseil d’administration sont bloquées. Le personnel demande le départ pur et simple du directeur. Une demande inacceptable pour le conseil d’administration. Les négociations étant dans l’impasse, les personnels de Fermes et Jardins, filiale du groupe Sicalait Réunion, viennent de rejoindre le mouvement. De fait, le conflit s’étend à tout le département, les magasins étant basés à Sainte-Clotilde, Saint-André, Saint-Louis, Saint-Paul et La Tampon (Ndlr : « ville »). Très inquiets pour leur avenir dans un contexte économique tendu, ils craignent des restructurations très dures.
 
Tensions et menaces
 
Les premières victimes de cette grève sont les fermiers. Ils sont obligés de traire leurs vaches tous les jours pour éviter qu’elles ne souffrent de mammites. Ce lait, s’il n’est pas collecté, rapidement va tourner. Un manque à gagner inévitable pour l’éleveur et la coopérative.
Compte tenu des enjeux financiers, les grévistes redoutent des coups de force : « des éleveurs manipulés par le directeur ». Les représentants syndicaux affirment : « Nous avons été menacés verbalement, d’autres ont reçu  des appels téléphoniques. Nous avons alerté la gendarmerie et nous avons demandé à un huissier de constater d’éventuelles dégradations ou violences ». Tous les acteurs de ce conflit ont conscience que les tensions vont s’exacerber si un accord tarde à être signé.