Meurtre des gérants de la station-service de Grand Bois : 4 personnes mises en examen

Le couple suspecté d'être impliqué dans le double homicide était originaire de Grand-Bois et connaissait les victimes
Trois hommes et deux  femmes ont été entendus dans l’enquête sur le braquage tragique de Grand-Bois. Ils sont soupçonnées d’avoir participé à la sauvage agression qui a coûté la vie au couple Aho-Nienne. 4 d'entre elles ont été mises en examen et écrouées.
Jeudi dernier, 20h30, sapeurs-pompiers et gendarmes entrent au domicile de la famille Aho-Nienne. Là, ils découvrent Emile et Odette Aho-Nienne, âgé de 92 et 86 ans, gisant dans une mare de sang. Leurs deux fils, Jean-Luis et Jean-Hugues, qui approchent la soixantaine, sont également blessés.
Les quatre victimes sont admises dans le service de soins intensifs de l’hôpital de Saint-Pierre, situé à proximité. Malheureusement, le lendemain les parents Aho-Nienne décèdent des suites de leurs blessures. Tous ont été passés à tabac. Les braqueurs ont utilisé une barre de fer. 

L’annonce de ce braquage d’une extrême violence et des décès d’Emile et Odette, deux figures emblématiques de ce quartier de Saint-Pierre, ont provoqué une vive émotion dans toute l’île. Michel Fontaine, sénateur-maire, a tenu à faire part de son sentiment : « On a touché au patrimoine de Grand-Bois. Saint-Pierre se sent en deuil ».

Une voiture suspecte

Parallèlement, la Sûreté départementale a mis tous ses effectifs  sur ce dossier. Depuis jeudi soir, les inspecteurs de la « crim’ » ratissent le Sud et recueillent tous les témoignages. Les habitants du quartier ont rapidement évoqué la présence inhabituelle d’une voiture, le soir du braquage. Un véhicule dans lequel auraient été aperçus deux ex-riverains.
Cette piste, parmi d’autres, s’est vite avérée très intéressante.
 
Les auteurs encourent la réclusion criminelle à perpétuité
 
Samedi soir, l’étau se resserrant, une Tamponnaise de 28 ans se présente au commissariat de Saint-Pierre pour soulager sa conscience. La jeune mère de trois enfants, comme son compagnon, connaissaient très bien Grand-Bois pour y avoir vécu. Comme tous les voisins de la station Aho-Nienne, elle savait que les gérants rentraient chez-eux le soir avec leur caisse.

Les difficultés financières combinées au choix de la plus mauvaise solution, les ont amenés à commettre ce double meurtre. Les trois complices, interpellés dimanche, auraient expliqué qu’ils ont frappé sur leurs victimes car ils étaient déçus de ne pas trouver de coffre-fort...
Parmi les 5 gardés à vue, 4 ont été mis en examen pour meurtre et vols en bande organisée. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Reportage : Henry-Claude Elma, Laurent Pirotte