La remise en cause de la sur-rémunération des fonctionnaires fait réagir

Les syndicalistes réunionnais s’opposent à la suppression de l’indexation « vie chère » des salaires des fonctionnaires outre-mer. Ils rappellent l’écart des prix et l’incidence d’une telle mesure sur l’économie locale.
« Si on agite un chiffon rouge devant nous, nous devons réagir », Jocelyn Cavillot du syndicat solidaires finances publiques, a résumé en une phrase le sentiment de ses adhérents. Pour nombre de « fonctionnaires visés » la remise en cause de la sur-rémunération est un sujet « très » sensible voir inacceptable : « Imaginez qu’une personne arrive et vous dise, demain nous allons réduire votre salaire d’un tiers ou de 20%. Sans compter que le point d’indice de la fonction publique d’Etat est gelé depuis des années ».

Invité du 6/8 de Réunion 1ère radio, il  a rappelé en préambule de son argumentaire qu’il avait participé, avec les autres syndicats, aux réunions concernant la vie chère : « Des tables rondes qui ont abouti à la mise ne place du bouclier qualité-prix, mais qui n’ont pas permis de s’attaquer au sujet de fond la formation réelle des prix dans plusieurs domaines ».
 
La sur-rémunération existe dans le privé
 
« Le prix de l’essence est régulé et plusieurs paramètres dans la formation du prix du litre sont sous contrôle. Les Réunionnais et comme les 65 000 fonctionnaires concernés doivent en revanche payer plus chère pour téléphoner, acheter des médicaments, se rendre chez le médecin ou consulter un spécialiste d’une profession libérale », pour le représentant syndical, les exemples sont légions. Il évoque également la disparité des salaires dans le privé, soulignant que de nombreux cadres sont mieux payés qu’en métropole, quand les ouvriers réunionnais sont moins bien rémunérés. Sans compter que c’est également une réalité dans la fonction publique d’Etat où les fonctionnaires de catégorie C gagnent moins qu’en métropole si l’on prend le salaire de base sans index.
 
Quid de l’évasion fiscale ?
 
Après avoir rappelé que depuis 1997, le sujet revenait régulièrement à la une de l’actualité. Un sujet qui cherche à opposer la population, alors que selon lui : « si demain la sur-rémunération disparaît, toute l’économie en souffrira. Sans compter qu’il est illusoire d’espérer un centime des 850 millions d’Euros évoqués ».

En conclusion de cette interview, Jocelyn Cavillot, de Solidaires finances publiques, s’est interrogé sur les cadeaux fiscaux et sur l’évasion fiscale : « Il est beaucoup question ces derniers jours de l’optimisation fiscale. On commence à évoquer la légalité des conseillers fiscaux. Avant de stigmatiser les classes moyennes où les plus pauvres, il serait bon de regarder du côté des plus riches qui échappent à l’impôt ».
Les autres syndicats sur la même ligne…
Le SNALC : « les fonctionnaires perdent du pouvoir d’achat depuis 20  ans et le gel de l’indice des salaires. Sans compter, selon le syndicat, un écart du coût de la vie de l’ordre de 60%  avec la métropole ».

La CFDT : « à La Réunion, il y a beaucoup plus de fonctionnaires de la catégorie C que de la catégorie A. Même avec l’indexation ceux là gagnent 1 600 Euros par mous ce qui n’est pas beaucoup».

La CFTC : « il ne faut pas imaginer que retirer 850 millions d’Euros du tissu l’économie locale sera sans conséquence. Il va y avoir obligatoirement des répercussions sur le BTP ou les sociétés de service ».