Le meurtrier de Tatiana Mamode démasqué 13 ans après son crime

Patrick Técher, 38  ans, a avoué son crime 13 ans après les faits. Une analyse ADN fin Mars 2015 à la demande de la gendarmerie, suite à des violences, a confondu le suspect. Le profil du Tamponnais correspond à celui du meurtrier de Tatiana Mamode en 2003.
A l’issue de sa présentation devant le juge des libertés et de la détention Patrick Técher, 38 ans  a été placé sous mandat de dépôt. Le Tamponnais a avoué avoir tué Tatiana Mamode, 47 ans. Juillet 2002, le corps de la quadragénaire est retrouvé dans le coffre d’une voiture sur la route de la Plaine-des-Palmistes. Le corps a été lacéré à coups de couteux, la tête a été fracassée. Le médecin légiste relève 17 coups de marteau.
Un crime abominable qui restait irrésolu depuis 13 ans.
 
Alors qu’un non-lieu avait été prononcé par le juge d’instruction en 2007, faute d’éléments nouveaux, le dossier a été rouvert en novembre 2014. Des courriers anonymes évoquaient le nom d’un certain " Cyril " Técher.
 
L’ADN a parlé
 
26 Mars 2015, alors que l’enquête piétine, une violente dispute entre voisins va accélérer les investigations.
Patrick Técher est placé en garde à vue pour avoir voulu brûler son opposant.
Jugé par le tribunal correctionnel de Saint-Pierre, il est condamné à 8 mois de prison avec sursis. Cet incident, anecdotique, prend une nouvelle ampleur quand les militaires du Sud reçoivent les analyses ADN du prélèvement salivaire effectué lors de la garde à vue de Patrick Técher. Le fichier national des empreintes génétiques a parlé. Le profil de cet homme correspond au sperme prélevé 13 ans plus tôt sur Tatiana Mamode.
 
Des remords tardifs
 
Son avocat a confié aux journalistes en sortant du tribunal de Saint-Denis que son client s’attendait à la visite des gendarmes. Il se dit soulagé d’avoir avoué son crime.
Des remords qui risquent d’apparaître très tardifs lors de son procès devant la cour d’assises de La Réunion. Patrick Técher vivait avec son secret depuis 13 ans. Sans l’affaire du 26 Mars 2015, il n’aurait sûrement pas rompu le silence.
Certes, l’homme a eu une enfance compliquée. Père de famille discret, il n’aurait pas commis d’autres crimes depuis et avait 25 ans au moment des faits, mais ces différents arguments risquent d’être insuffisants le jour du verdict, compte tenu de la gravité des faits.

Reportage : Hakime Ali Saïd et Christian Krans