Assises : Benedict Déliron condamné à 10 ans de réclusion criminelle

Benedict Déliron, 67 ans, a été reconnu coupable du meurtre de Prisca Sevaye et condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Un verdict clément, cependant la défense n’a pas obtenu la requalification des faits en coups mortels.
Pendant deux jours, défense et accusation se sont affrontés dans la salle d’audience de la cour d’assises pour faire valoir leur version des faits.
La Rivière-des-Galets, le 19 Novembre 2013, il est 8 heures du matin, un homme vient de donner deux coups de couteau mortel à une mère de trois enfants.
Face aux inspecteurs, devant le juge Benedict Déliron, 65 ans au moment des faits, affirme qu’il a tué Prisca Sevaye, 36 ans, uniquement pour une histoire de dette.
 
Des aveux à minima
 
Cette version, pas franchement crédible, a été amendée par l’accusé au fil du procès. Après deux jours d’interrogations, l’accusé a reconnu qu’il avait donné cinq coups de couteau et pas seulement deux. En fait, il considérait sa voisine comme sa fille. Il s’était endetté pour lui donner de l’argent, plus de 5000 Euros. Il était menacé d’expulsion et ne parvenait plus à subvenir à ses propres besoins.
En fait, il a vu rouge quand, après lui avoir annoncé qu’il ne pouvait plus l’aider financièrement, elle lui a demandé de quitter les lieux. Il n’avait plus d’intérêt…
 
10 ans de réclusion criminelle

Le compagnon de Prisca dubitatif a tenté d’expliquer ce passage à l’acte en sous-entendant que l’accusé : « était amoureux de son madame », un non-dit qui a pollué les débats. Il a d’ailleurs regretté, à la barre, que Pedi (Surnom de l’accusé) ne lui confie pas ses problèmes financiers et cette histoire de dette de son épouse… 
L’avocat général comme la partie civile vont s’évertuer à combattre la thèse des coups mortels développée par la défense. Donner cinq coups de coups couteau n’est pas un geste anodin. Pour Maître Boniface : « il faut de la colère pour tuer, il l’a ruminée ! ».
La défense rappellera à plusieurs reprises que l’accusé, un homme gentil sans histoire, toujours prêt à aider son prochain. A bientôt 68 ans, une lourde peine serait une condamnation à mort en prison.
Bénédict Déliron a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle.


En images  avec Emilie De Balmann, Philippe Hoareau et Guy Chamand.
A la sortie de l'audience la famille de la victime manifeste son mécontentement.





Pour  l'avocat de la défense Jean-Patrice Selly, la personnalité de l'accusé a été prise en compte