Sur le bord des nationales, dans les aires de stationnement de co-voiturage, les carcasses de voitures abandonnées pullulent sur la commune de Saint-Paul. Soucieuse de son image de commune touristique, la municipalité s’est saisie de la problématique en créant une brigade spécialisée.
Une procédure administrative particulièrement longue.
La procédure avant l’enlèvement d’une carcasse d’un véhicule est particulièrement chronophage pour les services de la police municipale de Saint-Paul. Entre le moment de la notification aux agents et l’enlèvement effectif, 25 à 30 jours peuvent s’écouler, dans le meilleur des cas.
Une fois le constat effectué sur la voie publique par les policiers municipaux, ces derniers commencent la rédaction d'une procédure. Une mise en demeure est envoyée par la Poste au propriétaire. Ce dernier dispose d’un délai de 10 jours pour procéder à l’enlèvement de son véhicule.
Jusqu’à 1500 euros d’amende
En cas de refus, c’est un procès-verbal d’abandon de véhicule qui est alors rédigé et notifié au contrevenant. L'amende peut s’élever jusqu’à 1500 euros. C'est ensuite au prestataire choisi parmi les sociétés de remorquage automobile de procéder au retrait de la carcasse sur la voie publique. Là encore, selon ses disponibilités, un délai peut s’ajouter avant que le paysage soit débarrassé de ces verrues.
Une procédure judiciaire en cas d’incendie
Si, entre temps, ce qui reste de la voiture a été incendié, c’est une procédure judiciaire qui entre en jeu. A Saint-Paul, ce sont les gendarmes qui interviennent pour mener une enquête. Les délais peuvent alors être encore plus longs.
600 carcasses de voitures répertoriées à Saint-Paul
Sur le territoire de Saint-Paul, ce sont 600 véhicules hors d’usage qui ont été répertoriés au premier semestre 2024. La mise en place de la brigade spécialement dédiée par la municipalité a permis de réduire de deux tiers ce nombre aujourd’hui.
Un risque sanitaire et environnemental
Ces véhicules abandonnés sont des dangers pour leurs autres usagers. Ils peuvent entrer en collision, voire se blesser. Au bout d’un certain temps, ils peuvent servir de gîtes pour les larves de moustiques vecteurs de maladies telles que la dengue ou le chikungunya. Des nuisibles tels que les rats peuvent également trouver refuge.
Autour de ces voitures abandonnées, se crée un réseau de désossage illégal de mécaniciens marrons qui profitent de l’aubaine pour récupérer des pièces détachées à moindre coût. C'est alors l’environnement qui en pâtie avec des déversements d’huile ou des batteries abandonnées dans la nature qui finissent par laisser fuir de l’acide.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :