À douze ans, il est victime de harcèlement scolaire : le témoignage de Léo, un collégien réunionnais

Léo est victime de harcèlement scolaire depuis cinq ans.
Ce jeudi 9 novembre marque la journée contre le harcèlement scolaire. Réunion La 1ère a recueilli le témoignage d’un Réunionnais, Léo, douze ans. Il est victime de harcèlement physique et psychologique depuis l’école primaire. Aujourd’hui au collège, il a été persécuté par le même groupe de jeunes pendant des années, sans que l’établissement scolaire ne réagisse

Léo est victime de harcèlement scolaire depuis bientôt cinq ans, alors qu’il était à l’école primaire. “Ça a commencé en CE1, il y a des gens qui venaient me voir, qui m'insultaient. Un jour en CE2, quelqu’un m’a tiré les cheveux et poussé par terre”, témoigne-t-il.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Journée nationale de lutte contre le harcèlement : le témoignage de Léo, un collégien réunionnais

Un acharnement depuis l’école primaire

Au fil des années, les moqueries progressent et s’intensifient. Au collège, un groupe s’acharne sur Léo et continue de le frapper. L’adolescent en parle à ses parents malgré le sentiment de honte. “À chaque fois je pleurais, mais je me retenais pour éviter que mes parents ne me remarquent, pour ne pas les rendre tristes”, déclare-t-il. 

Des insultes à répétition 

À ses côtés, sa mère témoigne aussi. “Plusieurs élèves l’ont pris à partie et l’ont appelé “tronche de babouin”. Ils le bousculaient, un jour, un élève l’a poussé dans un buisson sans raison, explique-t-elle. Quand il a fait sa rentrée en sixième, il est devenu une cible facile. Le matin, il ne voulait même plus aller à l'école, il faisait des crises. Il se préparait mais arrivé devant la porte il me suppliait de ne pas y aller”, conclut la mère de Léo. 

A La Réunion, un enfant sur huit est victime de harcèlement scolaire.

Des idées noires


Les parents de Léo préviennent l’établissement scolaire qui leur répond que le problème vient sans doute de leur fils. Après plusieurs rencontres avec des médecins et des psychologues, le diagnostic tombe. Léo n’a aucun souci psychologique. Mais il est en dépression. “Un jour, en cours d’art plastique, je faisais un exercice. Un garçon me demandait de me suicider, j’avais le sentiment que les autres ne m’aimaient pas”, affirme Léo. “Il a commencé à avoir des idées noires au collège, il a écrit sur un mur le mot “suicide”. Il a dessiné sur un papier une tombe avec son nom”, indique sa mère. 

En décrochage scolaire, Léo a enfin pu quitter son collège et ceux qui le faisaient souffrir. “Aujourd’hui je vais mieux, je suis content dans ce nouveau collège”, dit-il. Un nouveau collège, des nouveaux camarades, et une nouvelle vie pour Léo et sa famille, qui ont décidé de porter plainte contre son ancien établissement scolaire.