Tarif, nombre de rendez-vous : plusieurs points du dispositif suscitent le mécontentement des psychologues de La Réunion. Aucun n'adhère au dispositif "MonPsy".
Huit consultations de 30 minutes
En deux ans avec la crise sanitaire, les demandes de consultations chez les psychologues ont augmenté. Depuis le 5 avril, le dispositif "Mon Psy" permet aux enfants et adultes de bénéficier de huit séances gratuites chez un psychologue, prises en charge par la sécurité sociale.
Ce dispositif est un coup de pouce du gouvernement pour prendre soin de sa santé mentale, alors que trop de patients renoncent à se faire aider faute de moyens. Ces consultations de 30 minutes chacune se feront sur orientation du médecin généraliste.
Limitées à certains troubles
Pour les psychologues de La Réunion, pas question d'y adhérer. Ils jugent le dispositif trop restreint. "Il ne prend pas en compte la souffrance psychique du patient, puisque le nombre de consultations est déterminé à l’avance", explique une psychologue.
Les huit consultations remboursées sont limitées aux troubles anxieux et dépressifs légers à modérés. Le deuil, la dépression et l’anxiété sévère ne sont pas pris en compte.
"Il faut du temps pour chercher le problème"
Pour Margaux Bassimon, psychologue-clinicienne, "le gouvernement mise sur la quantité plus que sur la qualité des soins".
"Nous ne sommes pas là pour faire de la bobologie, les gens viennent chez nous car ils ont un mal être général et il faut aller cherche le vrai problème, c’est du travail", assure Sabine Semmel, porte-parole du collectif Assises des Psychologues Libéraux 974, invitée de la matinale de Réunion La 1ère.
Regardez un extrait de son interview ci-dessous :
Pas de suivi faute de moyens
Pourtant, le prix des consultations est un réel frein. Faute d’argent, des patients renoncent aux soins. "Ça devrait être bon marché, pour que les gens puissent en bénéficier", confie une patiente. "J’y suis allé pour le deuil, ça m’a pris plus qu’une demi-heure et les premières séances m’ont permis de relativiser les choses", confie un autre patient.
Passer par le médecin
Pour accéder au dispositif, il faut aussi passer par son médecin généraliste. "Les médecins généralistes vont devoir estimer la gravité des troubles, ils ne sont pas formés à ça et n’ont pas le temps pour ça, assure Sabine Semmel, porte-parole du collectif Assises des Psychologues Libéraux 974. Il aurait fallu que les patients puissent venir nous voir directement".