A La Réunion, le Centhor forme 500 personnes chaque année aux métiers de la restauration

A La Réunion, le Centhor forme 500 personnes chaque année aux métiers de la restauration
La polémique sur le recrutement d'un chef de rang en dehors de l'île par un restaurant de Salazie a soulevé la question de la formation des jeunes réunionnais à ces métiers. Parmi les établissements qui y forment, le Centhor à Saint-Gilles-les-hauts, permet à plusieurs centaines de personnes chaque année d'acquérir des compétences en cuisine comme en service en salle.

Recruter dans les métiers de la restauration et de l'hôtellerie ne semble pas chose aisée, en Hexagone comme à La Réunion. L'exemple de ce restaurateur d'Hell-Bourg à Salazie - à qui il est reproché d'avoir sollicité de la main d'oeuvre extérieure à l'île faute de trouver localement, selon ses affirmations - nous le montre encore. 

Pourtant, à La Réunion, plusieurs organismes de formation proposent l'apprentissage du service en salle et d'autres métiers liés à l'hôtellerie et à la restauration. Lycée hôtelier, centres de formation des apprentis (CFA), ou encore le Centhor, pôle de formation de la Chambre de commerce et d'industrie (CCIR), à Saint-Gilles-les-hauts. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Au Centhor, environ 500 jeunes sont formés chaque année à la cuisine, à la pâtisserie, mais aussi au service en salle, métiers en tension.

500 personnes formées par an

Selon son directeur, Thierry Baillif, ce sont environ 500 personnes, tous dispositifs confondus, qui sont formés chaque année par le Centhor, du CAP au niveau licence professionnelle, en passant par les contrats de qualification. Plusieurs compétences sont ici acquises, en cuisine comme en pâtisserie, service au bar ou service en salle. 

Un regain d'intérêt pour ces métiers

Des métiers en tension certes, mais qui selon Thierry Baillif, plaisent à nouveau et connaissent un regain d'intérêt. La pâtisserie surtout, bénéficie d'une grande popularité grâce aux émissions de télévision, constate-t-il. "Les métiers de service au bar sont aussi en vogue", souligne le directeur du Centhor. 

A La Réunion, le Centhor forme 500 personnes chaque année aux métiers de la restauration

Plus difficile pour le service en salle 

En revanche, le service en salle séduit effectivement moins, comme peuvent le prouver les difficultés à recruter de la main d'oeuvre sur ces postes. "Mais les efforts des restaurateurs sur les semaines de 4 jours, les coupures valorisées ou autre, revalorisent l'image de ce secteur", considère Thierry Baillif. 

La cuisine, une vocation 

Les apprenants, jeunes et moins jeunes, sont ici issus de divers horizons, mais ont pour point commun l'envie de travailler dans la restauration, voire l'hôtellerie. Ici, ils apprennent en pratiquant, pour leur plus grand bonheur.

Mélinda, la quarantaine, est en reconversion professionnelle après avoir été dans la comptabilité. "J'ai toujours voulu faire de la cuisine, je suis retournée à mon rêve d'adolescente" sourit-elle en maniant la cuillère. 

A La Réunion, le Centhor forme 500 personnes chaque année aux métiers de la restauration

Lisanna, 16 ans, sort tout juste du lycée et s'est inscrite au Centhor pour réaliser des ambitions qui ne datent pas d'hier. "Ma mamie a toujours fait la cuisine, quand j'étais petite j'étais toujours avec elle", explique-t-elle. Une carrière dans la restauration, c'est sa voie et ça le restera, déclare celle qui a pour but d'ouvrir un jour sa propre entreprise. 

Enseigner aussi l'amour du métier 

De toute façon, ce que leur apprend avant toute chose Christine Fortuné, c'est "d'aimer son métier", assure l'enseignante en cuisine au Centhor. "Si vous aimez votre métier, même s'il y a des contraintes on ne voit pas les difficultés", considère-t-elle, souhaitant chasser l'image d'un métier difficile.  

"Pénibilité"

Est-ce cette image de métier aux horaires contraignantes ou mal rémunéré qui dissuaderait les jeunes de se lancer dans ces carrières ? 

Pierrick Robert, président de la Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion (CCIR), évoque pour sa part des "causes multi-factorielles", et ne fait pas mystère de la "forte pénibilité" de ces métiers. C'est pourquoi dit-il, il faut soigner aussi l'orientation des jeunes : "Ils doivent faire un bon choix d'orientation depuis le départ pour ne pas avoir à changer de filière trop souvent". 

Une cellule de veille sur les métiers en tension

A la Chambre de commerce, une cellule de veille a été mise en place pour détecter les métiers en tension, et ainsi mieux orienter ces "41 000 jeunes sans emploi ou formation", souligne son président. Des métiers en tension qui comprennent à l'heure actuelle les services, le BTP, ou encore l'industrie, en plus de l'hôtellerie-restauration. 

"Il existe des métiers en tension comme l'hôtellerie et la restauration où nous avons des entreprises qui recherchent mais ne trouvent pas, en face, des jeunes pour répondre à leur demande". 

Pierrick Robert, président de la CCIR

Journées portes ouvertes 

C'est pour permettre aux jeunes de découvrir ces métiers et leurs formations que la CCIR organise chaque années des journées portes ouvertes dans ses différents pôles de formation. Après l'Ecole de Gestion et de Commerce (EGC) il y a quelques jours, c'est le Centhor, qui organisera ses portes ouvertes le 20 mars prochain. 

Semaine des métiers du tourisme du 18 au 24 mars

A noter que les métiers du tourisme feront l'objet d'une semaine de découverte du 18 au 24 mars, avec une quarantaine d'événements labellisés prévus à La Réunion. Objectifs : mettre en lumière le secteur du tourisme, de susciter des vocations, recruter de futurs talents. 

La liste des événements à découvrir ici -> https://www.entreprises.gouv.fr/fr/tourisme/semaine-des-metiers-du-tourisme/semaine-des-metiers-du-tourisme-la-liste-des-evenements