Les journées nationales d’action contre l’illettrisme débutent ce dimanche 8 septembre. A La Réunion, 120 000 personnes sont en situation d’illettrisme. Pour y remédier, une association se démène.
L’AFGR, l’Association Française des Gudjarätis de La Réunion, se situe rue Lory Les Bas, à Saint-Denis. Des dizaines de personnes se rendent ici chaque jour pour apprendre la langue française.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Un centre de lecture saturé
Dans ce centre de lecture, les personnes peuvent apprendre le Français, six heures par semaine, pour cinq euros par mois. "Ce n’est pas cher, nous aimerions parler la langue française, écrire et comprendre", confie une jeune femme.
Nour Mamode, la responsable de l'association, les accueille. "Je suis une migrante, je viens de la brousse de Madagascar, raconte-t-elle. Je sais ce que c’est de ne pas savoir lire et écrire, nos parents étaient illettrés. J’ai voulu faire de l’alphabétisation. J’accueille chaque semaine de nouvelles personnes, on est saturé".
De précieux bénévoles
Pour Nour Mamode, sa chance est d’avoir à ses côtés de précieux bénévoles. "Ils viennent souvent des régions périphériques et parlent la même langue de ceux qui sont en difficultés, il est plus facile de faire le pont, remarque Nour Mamode. Il y a aussi des bénévoles qui sont des enseignantes à la retraite, c’est un cadeau".
14 nationalités différentes, beaucoup de femmes
L’association bénéficie aussi de trois intervenants payés par le rectorat. L’an dernier, 14 nationalités ont appris le français dans ce centre pour s’intégrer. Aujourd’hui encore, beaucoup sont des femmes, comme cette commerçante chinoise qui vit à La Réunion depuis 30 ans, mais ne parle pas le français.
Il y a aussi des Indiens, des Comoriens, des Malgaches, ou encore des Sri Lankais. "Ne pas connaître le Français est un désespoir pour eux, remarque Irfane, formateur à l'AFGR. Actuellement, ils se sentent plus à l’aise, ils se sentent comme les autres".
Pour une "société plus égalitaire"
"Je fais cette démarche pour me préparer à l’examen pour la naturalisation", confie une femme présente. "Leur motivation et leur volonté sont formidables, ne pas le reconnaître et ne pas les valoriser est une erreur", assure Nour Mamode qui est aussi présente pour les aider dans leurs démarches et "leur donner des clés pour vivre dans notre société". "Je le fais car je voudrais que demain, mes petits enfants vivent dans une société plus égalitaire", conclut-elle.
Pour prendre contact avec l'AFGR : association.afgr@gmail.com ou 0692 62 99 77