C'est un chantier colossal porté par Ileva, le syndicat mixte de traitement des déchets ménagers des microrégions Ouest et Sud de la Réunion. A Pierrefonds, l'immense hangar du Pôle Déchets Sud Run'Eva a de quoi impressionner.
Difficile de voir moins grand alors que La Réunion produit énormément de déchets. Rien que pour les régions Sud et Ouest qui concentrent 60% de la population, ce sont 245 000 tonnes qui ont été générés en 2021. Soit une augmentation de 5% des ordures ménagères qu'il n'est plus possible d'enfouir.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Un centre de tri et une unité de valorisation des déchets
L'objectif est donc de désengorger l'actuel centre de Pierrefonds qui traite chaque jour 800 tonnes de déchets. "On arrive à saturation depuis 2022. Ce n'est plus possible. Cette solution était la seule solution innovante pour trier et valoriser nos déchets", défend Mohammad Omarjee, élu référent de Run'Eva.
La livraison de la première tranche du chantier, qui comprend notamment le centre de tri, est annoncée pour le premier semestre 2024, avant une livraison finale d'ici 2025. "Le centre de tri sera une première étape et ces déchets vont faire l'objet d'une valorisation énergétique courant 2025, avec la production d'électricité", indique Mohammad Omarjee.
De l'électricité pour l'équivalent de 10 000 foyers
Et dans deux ans, lorsque cette unité de valorisation des déchets sera opérationnelle, "cette production d'électricité correspondra à peu près à l'électricité consommée par 10 000 foyers, soit 60 000 personnes sur une année", poursuit Mohammad Omarjee.
"Actuellement, c'est près de 230 000 tonnes qui sont enfouis sur le site de Pierrefonds. Le projet Runeva nous permettra de valoriser près de 33 000 tonnes de déchets chaque année". L'élu parle d'un projet évolutif qui s'adaptera à la demande.
Odeurs filtrées
Et puis en matière de nuisances, il est précisé que les deux immenses bâtiments de réception des ordures sont hermétiques et qu'ils ne laisseront filtrer aucune odeur. Tout devrait être aspiré.
Initialement programmé pour fin 2023, le chantier a bien failli être arrêté en juin 2022, suite à la liquidation judiciaire du mandataire principal du groupement d'entreprises chargé des travaux. "Nous étions inquiets sur la continuité du chantier mais on a réussi à tout maintenir", se félicite Mireille Maillot, directrice générale des services à Ileva, les 89 entreprises sous-traitantes ayant poursuivi le travail.