Le verdict est tombé dans l'affaire de la gestion "en misouk" de la mairie de Saint-Louis. Cyrille Hamilcaro a été condamné ce jeudi 28 avril à 5 ans d'inéligibilité pour poursuite irrégulière de l'exercice de maire. Il échappe à la prison mais il devra porter un bracelet électronique pendant un an.
Une décision qu'il commente avec le sourire, "c'est la peine de mort politique ! Cette décision nous allons l'analyser avec mon avocat. J'ai l'impression qu'on ne veut vraiment pas que je sois en politique".
Il a toutefois été relaxé pour l'affaire de l'emploi de sa femme au CCAS de Saint-Louis. L'ancien élu ne cache pas son soulagement "Je remercie le tribunal d'avoir lavé l'honneur de Patrick Malet, de mon épouse et de moi-même".
Cinq ans d'inéligibilité et 20 000 euros d'amende pour Patrick Malet
Egalement sur le banc des accusés, Patrick Malet, maire ayant succédé à la fonction de premier édile, juste après Cyrille Hamilcaro. Il est reconnu coupable des faits de complicité.
Absent lors de l'énoncé du verdict, Patrick Malet a été condamné à cinq ans d'inéligibilité et à une amende de 20 000 euros. Son avocat, le bâtonnier Georges André Hoarau d'ores et déjà annoncé que son client fait appel.
Cyrille Hamilcaro, "consultant bénévole"
Pour rappel, peu après son élection au mois de mars 2014, Cyrille Hamilcaro avait dû démissionner de son mandat, alors que la Cour de cassation ayant confirmé sa condamnation en appel à cinq ans d'inéligibilité, dans le cadre de l'affaire dite des marches truqués de la Civis.
Mais l'ancien maire est soupçonné d'avoir continué à diriger la commune dans l'ombre de Patrick Malet, selon les résultats de l'enquête révélée par la Chambre régionale des comptes deux ans plus tard. Le dossier avait alors été transmis à la justice.
En mars 2016, Cyrille Hamilcaro s'était pour sa part présenté comme un "consultant bénévole" dans un mail adressé au personnel de la mairie. Avec Patrick Malet, il devait ainsi répondre "d'exercice illégal de la fonction d'élu".
L'autre affaire mettant en cause Cyrille Hamilcaro
Parallèlement, Cyrille Hamilcaro était aussi jugé pour des faits présumés de "complicité de détournement de données personnelles". Alexandra Dorval, son ancienne secrétaire, aurait détourné une liste contenant des informations personnelles dont il se serait servi pour s'adresser aux 1 870 employés de la commune, durant la campagne municipale de 2020. Des courriers affranchis avec les moyens de la mairie pour un préjudice d’environ 1 400 €.
Alexandra Dorval avait reconnu les faits après s’être spontanément dénoncée en octobre 2019.
Cyrille Hmalicaro a été relaxé sur cette affaire mais son ancienne secrétaire a été reconnue coupable. Elle se voit infliger une amende de 1 000 euros dont 500 euros avec sursis et doit dédommager les parties civiles pour préjudice moral et matériel.