Affaire des emplois présumés fictifs à la Région : Didier Robert et tous les autres prévenus relaxés par le tribunal de Saint-Denis

Didier Robert comparait dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la Région
Après 5 jours de procès en avril dernier, Didier Robert et les 10 autres prévenus ont été relaxés ce mardi 21 mai. 12 mois avec sursis et 5 ans d’inéligibilité avaient été requis à l’encontre de l’ancien président de Région.

Coup de tonnerre à Saint-Denis. Didier Robert et l'ensemble des prévenus cités dans le dossier des emplois fictifs de la Région ont été relaxés ce mardi 21 mai. 

Pour le président du tribunal de Saint-Denis, l'enquête n'a pas apporté d'éléments suffisants pour prouver la réalité des faits reprochés. Ismaël Aboudou l'un des prévenus relaxés s'est dit soulagé. "La justice a régné" selon le danseur.

Pas de commentaires de la part de Didier Robert. Après l'annonce du jugement, l'ancien président de Région s'est contenté de souhaiter "une très bonne journée"aux journalistes présents.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère: 

Affaire des emplois fictifs à La Région: relaxe générale pour les prévenus dont l'ancien président Didier Robert ©Réunion la 1ère

Le 15 avril dernier, tous ont comparu devant le tribunal de Saint-Denis dans l’affaire des emplois fictifs présumés au cabinet du président de région entre 2016 et 2019. Les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe pour leur client à l'issue de 5 jours de débats. 

 

Une dizaine de prévenus pour huit emplois présumés fictifs

Les embauches de huit anciens collaborateurs ont en effet été qualifiés "d’emplois de complaisance" par la Cour Régionale des Comptes, qui a révélé l’affaire. Didier Robert et deux de ses collaborateurs sont soupçonnés d’avoir recruté huit conseillers et chargés de mission, non pas pour leurs compétences, mais pour leur proximité politique, rémunérés près de 5 000 euros bruts en moyenne. 

 

12 mois avec sursis et 5 ans d’inéligibilité requis contre Didier Robert

L'ancien président de Région comparaissait pour détournement de fonds et prise illégal d’intérêts, 12 mois avec sursis, 5 ans d’inéligibilité, 50 000 euros d’amende et une interdiction d’exercer toute fonction publique ont été requis à son encontre par la procureure de la République, Véronique Denizot.  

Dans son réquisitoire, elle a rappelé que la lutte contre les atteintes à la probité est une priorité à La Réunion, défendant le travail de "haute qualité" de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

Du sursis et des amendes ont été requis pour les autres prévenus, parmi lesquels Jean-Louis Lagourgue, 1er vice-président de l’époque, Vincent Bègue, l’ex-directeur de cabinet de Didier Robert, poursuivis pour complicité et recel.

 

Une enquête contestée par les avocats de la défense

Des perquisitions avaient été menés fin 2021 à la Pyramide inversée, ce n’est finalement que 3 ans après que s’est tenu le procès. Durant les 5 jours d’audience, Didier Robert a dit assumer ses choix, expliqués par les besoins des services. Les avocats des 11 prévenus estiment plus généralement que la procédure a été partiale et bâclée.