Cette affaire est régulièrement évoquée dans les médias. Dès 2015, il était question d'un possible versement de pots-de-vin de la part de British America Tobacco (BAT) à des dirigeants africains. Au fil des ans, de nombreux articles ont réaffirmé que pour faciliter la vente de cigarettes, sur le continent, cette société n'hésitait pas à recourir à des stratégies, judiciairement répréhensibles, comme nous l'apprend Transparency.
Il a été question en 2017, d'intimidation, écrivait The Guardian. Puis, au fil des années, les dirigeants ont eu recours à la corruption de douaniers, de policiers et de politiques. L'un des espions de la firme a témoigné à visage découvert, ce lundi 13 septembre 2021, sur la BBC.
Les Comores et, au moins, 9 autres pays africains
Depuis la mise au jour de ce dossier, il est beaucoup question de l'Afrique du Sud et du Zimbabwe, deux pays où la BAT a été très active, comme le précise RFI. Mais dans les 236 documents recueillis par l'Organisaton non-Gouvernementale Stop qui travaille avec l’Université de Bath (Royaume-Uni), le Centre mondial pour la bonne gouvernance dans la lutte anti-tabac (Thaïlande) et l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (Paris), les mails et preuves concernent, aussi : le Burundi, les Comores, la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya, le Malawi, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie, l'Ouganda et la Zambie, précise Le Monde.
Comme toujours dans ce genre d'affaire politico-financière, les corrupteurs, comme les corrompus disposent de moyens colossaux pour empêcher les investigations et retarder les procédures.
Un marathon judiciaire
Les documents fournis par des lanceurs d'alerte permettent de déchirer le voile, mais le marathon judiciaire ne fait que commencer. Combien de témoins et de prévenus comparaîtront au final face à la justice ?
Ces révélations sont le fruit du travail commun du Bureau of Investigative Journalism. Ce consortium de journalistes a des antennes sur toute la planète pour mener des investigations sans frontière.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, le cigarettier, qui opère dans plus de 170 pays, a rejeté "catégoriquement" ce qu’il a qualifié d’une "description erronée" de ses activités, conclut Le Matin.