Agressivité dans les prisons réunionnaises, les syndicats alertent une nouvelle fois

Trop de détenus et pas assez de personnel pour les gérer. Des personnels pénitentiaires avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, il y a plusieurs semaines, ce vendredi 24 septembre, ils réitèrent. Les syndicats dénoncent une hausse de l’agressivité dans les prisons.

Le phénomène d’agressivité des détenus se traduit par des violences physiques et verbales la plupart du temps, indique Vincent Pardoux, secrétaire régional de FO Pénitentiaire.

Surpopulation et agressivité

Il y a trois semaines, un surveillant s’est fait agressé en recevant un coup de poing au visage. Hier, jeudi 23 septembre, un autre a été menacé au moyen d’une fourchette, qu’il a pu esquiver en fermant une porte. Des violences désormais quotidiennes qui se retrouvent sur les trois établissements pénitentiaires de l’île, déplore le syndicaliste.

Selon lui, la surpopulation carcérale n’arrange pas la problématique. Le centre pénitentiaire de Domenjod à Saint-Denis accueille par exemple 620 détenus contre moins de 500 en 2020. Les établissements pénitentiaires de l’île accueillent beaucoup plus de détenus, ils disposent donc de moins de place, ce qui engendre davantage de phénomènes de violence, explique Vincent Pardoux.

Défaillance de la prise en charge psychiatrique

FO Pénitentiaire met aussi en avant la défaillance de la prise en charge psychiatrique de certains détenus, depuis des années. L’organisation syndicale revendique auprès des autorités une unité hospitalière spécialement aménagée, à savoir un hôpital-prison psychiatrique pour les personnes détenues de l’Océan Indien.

Un dispositif qui existe pourtant dans les autres départements, et qui permet d’avoir " un suivi plus optimal sur la prise en charge et de ne pas gérer que l’urgence, ce qui est le cas actuellement à La Réunion ", observe Vincent Pardoux.

Interview Vincent Pardoux : prisons : trop d'agressivité derrière les barreaux ©Réunion la 1ère

Une vingtaine de postes vacants à partir de janvier

Une problématique que le syndicat entend bien évoquer avec le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, lors de sa visite dans le département prévue au début du mois de novembre. Il sera aussi question des effectifs qui sont au plus bas dans le département.

Le secrétaire régional de FO Pénitentiaire indique qu’il existe un nombre important de postes vacants, à savoir 7 postes vacants à Domenjod et 2 postes à Saint-Pierre. Il précise qu’à partir de janvier s’ajouteront des départs à la retraite, à raison de 5 pour Domenjod, 3 pour Saint-Pierre et 3 pour Le Port. Une vingtaine de postes seraient ainsi manquants au 1er janvier sur les 3 établissements.

Le garde des sceaux a déjà été saisi sur ces deux points par la direction inter-régionale du syndicat. Faute d’être entendus, les personnels envisagent des mouvements sociaux.