Assises : le meurtre de Carl Davies enfin jugé

En 2011, Carl Davies, marin anglais âgé de 33 ans est retrouvé mort entre contrebas de la bretelle d’accès à la route du littoral. Cinq ans plus tard, Vincent Madouré est bien seul dans le box des accusés.
Depuis 6 ans, les parents de Carl Davies attendent de savoir pourquoi et comment leur fils a été tué dans la nuit du 7 au 8 novembre 2011. Six longues années, d’investigations ratées, de décisions judiciaires contradictoires pour une affaire qui a fait du bruit bien au-delà de nos rivages.
Novembre 2011, Carl Davies, marin britannique fait escale au port de la Pointe-des-Galets. L’ancien militaire assure la sécurité des navires qui circulent dans les zones de l’océan Indien. Son expertise et sa présence avec quelques amis, permettent de lutter efficacement contre les pirates qui sévissent à l’époque.
 
La première autopsie conclut à un accident
 
Ce soir là, c’est donc relâche ! Avec ses collègues, il décide de se rendre à Saint-Denis pour faire la fête. Les bars et les verres se succèdent. Il est un peu plus de minuit quand les trois « dalons » passablement imbibés se séparent.
Le corps de Carl Davies est retrouvé le 9 Novembre 2011 en contrebas de la bretelle d’accès de la route du littoral quand l’on passe par le pont Vinh-San.
Le premier médecin légiste commet la première des nombreuses erreurs à venir. Il conclut à un accident.
Il faut attendre le 15 Novembre 2011 pour obtenir une seconde autopsie et encore plusieurs jours pour admettre qu’il est question d’un meurtre.
 
Les erreurs se succèdent
 
Parmi, les manquements à retenir la note de la sous direction des renseignements généraux qui s’interroge sur ce meurtre et les agressions violentes qui ont lieu depuis des semaines dans le secteur de la cathédrale de Saint-Denis.
Les mois passent, puis en 2012 et 2013, cette piste devient évidente.
Les noms tombent.
Dans la nuit du 7 au 8 novembre 2011, Carl Davies est pris pour cible par la bande du bas de la Rivière-Saint-Denis. C’est elle qui sévit au centre-ville. Ils ont repéré que le marin anglais est une proie facile. Le militaire est saoul, mais il résiste provoquant un acharnement sans nom et un coup de tournevis dans le ventre.
 
Un seul accusé
 
L’homme est inanimé quand, les agresseurs décident de se le jeter en contrebas de la bretelle. Il tombe de plusieurs mètres sur le béton de la bouche d’évacuation des pluies. Etait-il déjà mort ?
Depuis, ce mercredi matin, les jurés de la cour d’assises de La Réunion se penchent sur cette exécution. Un seul accusé dans le box. Le costume paraît un peu grand pour le seul Vincent Madouré. Il court 30 ans de réclusuion criminelle. En juin 2016 les magistrats de la chambre de l’instruction ont écarté ses complices des poursuites pour des problèmes de procédure.
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