Avocats, magistrats et greffiers mobilisés pour protéger l'indépendance de la justice

Grève au Palais à Champ-Fleuri
Les professions de justice de La Réunion haussent le ton. A l’occasion de la journée nationale « Justice portes ouvertes », les syndicats de l’île répondent aux critiques des politiciens et syndicats policiers sur le fonctionnement de la justice.

Ils n'acceptent pas d'être les boucs émissaires des dysfonctionnements de la justice. Les professionnels de justice sont en colère et ils l'ont fait savoir ce mardi 29 juin. Les avocats, magistrats et greffiers sont mobiliés à l'occasion de la journée "Justice portes ouvertes". Les syndicats de l'île répondent ainsi à l'appel des syndicats nationaux. Si cette journée portes ouvertes a pu se tenir en présentiel dans l'Hexagone, elle n'a malheureusement pas eu lieu à La Réunion, en raison des restrictions sanitaires.

Protéger la justice et son indépendance

Qu'à cela ne tienne, les professionnels en ont profité pur se faire entendre et hausser le ton. Ils se sont mobilisés aujourd'hui au Palais de justice de Champ Fleuri afin de répondre aux critiques des politiciens et des syndicats policiers sur le fonctionnement de la justice. Une institution accusée de laxisme. "On proteste contre les propos répétés depuis le début de l'année sur l'indépendance de la justice. Une justice jugée aux ordres, lente et incompétente. Des propos très durs. On opposait également la police à la justice. Ils ne savent pas les dangers que peuvent avoir ce genre de propos" lance Guillaume de Géry, bâtonnier au parquet de Saint-Denis.

Guillaume de Géry était l'invité du journal de Réunion la 1ère, ce midi : 

Plateau Guillaume de Géry

 

"Il y a autant de juges qu'il y en avait au 19ème siècle"

Les syndicats mettent également en avant leurs conditions de travail difficiles et un manque de moyens auxquels ils doivent faire face quotidiennement. "Il y a un vrai manque de moyens, de personnels, de matériels. Il y a autant de juges qu'il y en avait au 19ème siècle. Les greffiers sont recrutés parmi des personnes souvent sans diplôme, sans avoir la formation que le titre exige jusqu'à présent" ajoute le bâtonnier. 

Les professionnels sont à bout de souffle et tentent de garder le cap tant bien que mal comme le souligne Pascale Pelay du syndicat de la magistrature. "Les personnels  de justice font le maximum qu'ils peuvent faire. Si la justice fonctionne c'est  parce qu'ils ont renoncé à compter leurs heures et ils sont désireux de rendre la justice pour le peuple français. Toute organisation judiciaire a été réformée, le droit des peines a été réformé, le droit du divorce a été réformé, la justice des mineurs également et tout cela en méme temps. Donc on en peut plus !".