Bavure à Madagascar : le passager d’un taxi tué par un gendarme lors d’un contrôle

Un taximan qui a tenté de forcer un contrôle routier a été pris pour cible par les gendarmes malgaches. Bilan : un passager tué et un second gravement blessé. Le drame s’est noué dans la nuit de vendredi à samedi sur la route entre Antsirabe et Tananarive.
A Madagascar, les incidents dramatiques se succèdent.
En fin de semaine dernière, deux passagers d’un taxi-brousse ont été les victimes de tirs de gendarmes. L’un est mort et le second a été gravement blessé à une épaule.
La bavure a eu lieu sur RN 7 ce samedi 17 Septembre vers 2h45 du matin.

Le chauffeur du taxi collectif a éteint ses phares en apercevant le barrage des gendarmes avant d’accélérer.

Interrogé quelques heures plus tard, l’homme a expliqué qu’il pensait être la cible de voleurs (dahalo en malgache). Ces derniers n’hésitent pas à mettre en place de faux barrages de gendarmerie pour dépouiller les passagers des taxis-brousse.
Malgré les tirs des militaires le chauffeur du fourgon Mercedes a poursuivi sa route et n’a stoppé sa course qu’arrivé au village d’Andranomelatra soit un quart d’heure plus tard.
 
Touché en pleine tête
 
Là, les passagers ont découvert l’étendue de la tragédie.
Les médecins appelé en urgence n’ont rien pu faire pour sauver un homme touché en pleine tête. Un second, blessé à l’épaule, a été transporté en taxi à l’hôpital d’Antsirabe. En repassant au niveau du barrage, les militaires ont stoppé le taxi-brousse pour effectuer un nouveau contrôle. Il a fallu l’intervention de l’escorte pour mettre fin à ce contrôle malvenu.
 
« Pas de corporatisme »
 
La gendarmerie malgache a reconnu les faits et donné à l’Express de Madagascar la version du chauffeur mis en cause…
Le gendarme qui a ouvert le feu et chauffeur de taxi ont été placés en garde à vue.
Le premier est entendu sur les raisons qui l’ont poussé à faire usage de sa Kalachnikov, quand au second il est interrogé sur le délit de fuite.
Le commandant de la gendarmerie locale a affirmé qu’il n’y aurait : « ni corporatisme, ni deux poids, deux mesures lors des enquêtes »…