C’est une campagne décidément compliquée qui a démarré début juillet dans la Nord et l’Est. L’usine de Bois-Rouge rencontre en effet des problèmes techniques à répétition, rendant son activité fluctuante.
Diverses pannes l’ont en effet contraint à interrompre à plusieurs reprises les réceptions de cannes. Depuis lundi matin, les planteurs peuvent à nouveau amener leurs chargements, après une fin de semaine passée difficile, mais une nouvelle interruption est prévue ce mardi après-midi.
Nouvelle interruption des livraisons
A nouveau interrompue ce mardi à midi, les livraisons devraient néanmoins reprendre dès demain matin, mercredi. Cette fois, pas de panne, l’usine tourne à nouveau à plein régime. Les problèmes de vapeur semblent résolus.
Simplement, avec la reprise des livraisons, les cannes se sont accumulées le temps que la résolution du problème technique ne se fasse. Plus de 10 000 tonnes sont ainsi en attente d’être broyées. La suspension des réceptions doit ainsi permettre de les écouler avant que d’autres ne soient à nouveau livrées.
Les planteurs sur le fil du rasoir
Pour les planteurs, la situation est de plus en plus difficile à vivre. Avec les interruptions répétées, ils craignent de subir de lourdes pertes, la campagne 2018 ne s’annonçant déjà pas très bonne. Ceux pratiquant la coupe mécanisée semblent avoir le plus souffert, leurs cannes nécessitent en effet un traitement immédiat contrairement aux cannes longues qui peuvent patienter quelques jours. Ils estiment ainsi n’avoir travaillé au total que 2 semaines sur les 8 semaines de campagne.
Deux Comités Paritaires de la Canne et du Sucre se sont déjà tenus au cours des deux semaines passées pour évoquer une possible indemnisation. Les planteurs souhaitaient en effet une compensation pour les nombreuses cannes coupées, restées aux champs faute de livraisons, notamment. Réponse négative pour le moment.
Les planteurs saisissent le préfet
Faute d'informations suffisantes de Tereos quant au déroulement de cette campagne, notamment sur la durée et la répétition des pannes, et d'indemnisation, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont envoyé un courrier au préfet pour lui demander une entrevue. Pour l'heure, ils n'ont reçu aucune réponse.
Le reportage de Laurent Figon et Philippe Hoareau.