C'est la journée mondiale des animaux

A l'occasion de la journée mondiale des animaux, ce 4 octobre, le TCO lance une semaine de prévention sur son territoire. Objectif : sensibiliser la population quant au fléau de l'errance animale sur le département.

Tout au long de la semaine, le Territoire de la Côte Ouest, qui inclut les communes de La Possession, Le Port, Saint-Leu, Saint-Paul et Trois-Bassins, organise des opérations de sensibilisation sur la problématique de l'errance animale à La Réunion. Des médiateurs sillonnent ainsi chaque commune du territoire à la rencontre des petits et des grands : 

  • Lundi 4 octobre : stand au Run Market Saint-Paul (8h30-14h)
  • Jeudi 7 octobre : stand au Super U Piton Saint-Leu (8h30-14h)
  • Vendredi 8 octobre : itinérance dans la rue Mahatma Gandhi à La Possession (7h-13h)
  • Samedi 9 octobre : stand à Terranimo au Port (8h30-14h)
  • Dimanche 10 octobre : stand au Super U de Trois-Bassins (8h30-14h)

Avec une approche ludique, les médiateurs, déguisés en peluches géantes de dessins animés connus, vont transmettre à la population les trois messages clés de la campagne de prévention qui sont : sensibilisation, identification et surveillance à l'occasion de la journée mondiale des animaux ce lundi 4 octobre. 

Création d'un centre animalier et sensibilisation dans les écoles 

A La Réunion, ce sont des milliers de chats et de chiens qui errent dans les rues tous les jours. La population canine dans l’espace public est estimée à environ 73 000 chiens, dont 42 000 chiens errants sans propriétaire et 31 000 chiens divagants.

Près de 20 000 chiens et chats se font écraser à La Réunion chaque année. Sur le TCO, ce sont, chaque année, environ 4 300 animaux ramassés qui transitent malheureusement vers la fourrière intercommunale. Pour pallier ce grave problème de société, l'intercommunalité met en place des mesures :

  • la stérilisation gratuite pour les personnes non-imposables que ce soit pour un mâle ou une femelle. Le TCO consacre un budget de 230 000 euros pour la stérilisation sur les cinq communes. 
  • des spots de sensibilisation dans les collèges et lycées
  • la présence d'un médiateur dans les écoles ( sur demande auprès du TCO) pour apprendre aux plus jeunes les bons gestes à adopter en leur proposant des mises en situation avec des pièces de théâtres
  • la création d'un centre animalier sur le territoire pour pallier l'absence de refuge et ainsi doubler la capacité d'accueil de la fourrière et promouvoir l'adoption

C'est vrai qu'il y a beaucoup plus de chiens, de chats errants. Les animaux, si nou pren cé que nou iame donc i fau protéger

Lauriane, propriétaire d'un chat

 

Les campagnes de sensibilisation du TCO ont aussi pour objectif de rappeler aux personnes ayant un animal, ou souhaitant en adopter un, comment devenir un propriétaire responsable : 

  • faire stériliser et identifier son animal de compagnie
  • éviter la divagation en surveillant son chien ou son chat
  • prendre soin correctement de son ami à quatre pattes

Le reportage de Réunion La 1ère : 

 

A La Réunion, les fourrières sont saturées et les associations débordées

Depuis le début de la crise sanitaire, de plus en plus d'animaux se retrouvent sans foyer. Parfois parce que les propriétaires ne se rendent pas compte du travail à fournir et des moyens financiers nécessaires pour s'occuper d'un animal, parfois parce qu'ils s'en désintéressent ou parfois parce qu'ils ont simplement trouvé mieux ou plus jeunes. Une situation d'abandon souvent aggravée par les départs en vacances.

 

Quoiqu'il en soit, les structures d'accueil doivent faire face à une hausse du nombre d'arrivants et des places limitées. Nombreuses sont les associations comme Les Petits Innocents, Appar, RPA ou encore l'Arche de Noé qui lancent régulièrement sur les réseaux sociaux des appels aux dons, aux adoptions ou à l'aide au voyage vers l'hexagone. En effet, la SPA du Grand Prado à Sainte-Marie ne peut accueillir qu'une quarantaine de chiens, une cinquantaine de chats adultes et 25 chatons. Des animaux qui seront condamnés à un triste sort au bout de 10 jours. 

Le risque pour les animaux non adoptés ou abandonnés le long des routes, en forêt ou en ravine c'est le finir à la fourrière où ils seront euthanasiés au bout de quatre jours. Car les chiens et chats non stérilisés, laissés dans la nature, se reproduisent indéfiniment aggravant la problématique de l'errance. Ainsi chaque année, près de 18 000 chiens et chats se font euthanasier dans les fourrières

L’abandon d’animal est un délit passible de 30 000 euros d’amende et de deux ans d’emprisonnement.

L'errance animale à La Réunion : le gouvernement lance une étude 

La problématique de l'errance animale à La Réunion et son impact sur la société ainsi que l'économie locale, sont remontés jusqu'aux plus hautes instances parisiennes. Le 10 août dernier, le député Jean-Hugues Ratenon alertait le ministre de l'Agriculture lors d'une question à l'Assemblée. 

Il s'agit d'un problème sociétal qui n'est toujours pas résolu, malgré le plan triennal mis en place depuis 2017. À ce jour, plus de 73 000 chiens se trouvent toujours dans l'espace public. Cela a deux conséquences premières, qui sont le danger vis-à-vis de la population et la diminution d'espèces endémiques qui constituent des proies idéales pour ces animaux errants. Avec la crise sanitaire, la situation s'amplifie également du côté des associations de lutte contre l'errance animale et du côté de la Société protectrice des animaux. Leurs structures se retrouvent débordées et elles peinent à pouvoir les nourrir.

Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion

 

Depuis, le gouvernement a confirmé qu'une étude serait lancée sur la problématique de l'errance animale dans les Outre-mer. Celle-ci, confiée à la Fondation Brigitte Bardot, n'a pas manqué de faire réagir à La Réunion. L'ancienne actrice va en effet passer devant les tribunaux le 7 octobre prochain pour « injures raciales » envers les Réunionnais.