Casud : les élus de Saint-Joseph dénoncent une série de dysfonctionnements dans un « livre noir »

Les élus de Saint-Joseph dénoncent une série de dysfonctionnements dans un « livre noir »
Les élus saint-joséphois qui siègent dans l’opposition dans la communauté d’agglomérations du sud épinglent la majorité menée par André Thien-Ah-Koon pour sa gestion autocratique de l’intercommunalité qui se ferait au détriment de la population.

Les élus frondeurs estiment que les projets de développement concernant la commune de Saint-Joseph sont ignorés, ce qui n’est pas conséquence financière pour les administrés.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Casud : le livre noir des élus de Saint-Joseph ©Réunion la 1ère

La Casud épinglée pour sa gestion de l’eau

Henri Claude Huet, élu délégué à l’assainissement collectif prend l’exemple du prix de l’eau qui va augmenter alors que les investissements dans les infrastructures sont quasi nuls.

Parmi les dossiers bloqués, il cite un chantier à 19 millions d’euros prévu pour approvisionner en eau potable, les territoires situés à l’Est de la rivière Langevin, de Parc à Moutons à la Crète en passant par Matouta.

Les terrains ont été déclassés, mais les propriétaires ne prennent même plus la peine de demander un permis de construire

Henri-Claude Huet, conseiller communautaire

Sur la gestion de la ressource,  Henri-Claude Huet déplore aussi l’état du réseau de distribution. Le conseiller communautaire estime que le rendement passé de 65 % à 49% depuis le transfert de la compétence eau de la commune à l’intercommunalité. Pour lui, cela signifie que la Casud « ne réalise pas les travaux de modernisation nécessaires. »

Une gestion autoritaire


Egalement membre de l’opposition, la députée Emeline K/Bidi ,  fait remonter  le problème de gouvernance à  2020, où la bataille pour la présidence entre son mentor Patrick Lebreton et le maire du Tampon Thien-Ah-Koon s’est soldée par une guerre de position.
La parlementaire estime que depuis les décisions sont prises sans concertation, de manière autocratique, en évinçant les élus mais aussi les citoyens.

Les organes de démocratie participative ont été vidés de leurs substances de telle sorte que personne ne puisse contester les projets

Emeline K/Bidi, députée et conseillère communautaire

Un conseil communautaire divisé depuis 2020


Ce « livre noir »   édité par les élus de Saint-Joseph est la résultante d’un climat de défiance instauré depuis 2020, et le renouvellement du conseil communautaire de la Casud. Il y a un an, le pacte de sortie de crise a été rompu par l’éviction de deux élus communautaires saint-joséphois de la vice-présidence. Depuis, les élus saint-joséphois sont isolés face à la majorité menée par le maire du Tampon et président de la Casud, qui a rallié sous sa bannière les maires de l’Entre-Deux et de Saint-Philippe.

L’intercommunalité Grand Sud, un projet resté dans les cartons

Un rapprochement entre la Casud et la Civis avait été envisagé dès 2005 , volonté mis en œuvre à travers la création du  Syndicat Mixte d’Etudes et de Programmation du Grand Sud, des Avirons à Saint-Philippe. Il était question de la définition d’un schéma de cohérence territoriale (Scot), de définir un cadre commun sur les questions de mobilité, d’urbanisme, d’environnement et développement commercial sur les deux territoires. Mais le projet n’a jamais vu jour regrette Axel Vienne, 5e adjoint à la mairie de St-Joseph :«  Finalement, neuf communes ont validé le principe sauf une : le Tampon »