Avec l’apparition de près de 3 000 cas de chikungunya, La Réunion est passé au niveau 4 du plan Orsec le 14 mars dernier. Les chiffres sont en constante progression.
2 888 nouveaux cas en 7 jours
Sur la semaine du 3 au 9 mars, 2 888 cas ont été signalés auprès des autorités et 77 patients ont été admis aux urgences. La semaine précédente, du 24 février au 2 mars, 1 766 cas avaient été enregistrés.
Le Sud reste la région la plus touchée par cette épidémie de "moyenne intensité", notamment la commune du Tampon. Toutes les villes de La Réunion sont cependant concernées.
Depuis le mois d’août 2024, 8 749 cas de chikungunya ont été enregistrés, dont 8 600 depuis le début de l’année.
La stratégie de la lutte antivectorielle évolue
Face à l’augmentation du nombre de cas et leur dispersion sur le territoire, les autorités ont adapté le dispositif de lutte antivectorielle. La priorité est donnée aux interventions ciblées autour des cas isolés, pour évite que de nouveaux foyers ne se forment. Il s’agit ainsi d’éliminer les gîtes larvaires pour réduire le risque de transmission.
Des actions sont ensuite déployées dans les quartiers où figurent des cas groupés ou des foyers émergents pour éviter la constitution de foyers actifs. Enfin, des opérations de sensibilisation et de salubrité publique sont menées dans les secteurs où se trouvent des foyers actifs.
Plus de moyens pour la lutte antivectorielle
Avec le concours des communes et intercommunalités, les équipes de la lutte antivectorielle ont été renforcées par le recrutement de 79 intérimaires pour des action sur le terrain pour la plupart. Un ingénieur pour la programmation des interventions est arrivé en renfort de l’Hexagone.
Au total, 150 agents sont sur le terrain chaque jour. 120 à 140 périmètres d’une dizaine de maisons sont quotidiennement pris en charge. Chaque jour, près de 700 visites à domicile et 400 traitements insecticides sont réalisés. Depuis août 2024, 20 937 maisons ou appartements ont été visités, et 5 587 gites larvaires éliminés.
Appel à la population
La population est appelée à renforcer les gestes de prévention, comme éliminer les eaux stagnantes autour des domiciles, des plantes, des gouttières et de couvrir les citernes et réserves d’eau d’un tissu.
Les encombrants ne doivent être sortis que la veille au soir ou le jour de ramassage, les déchets étant des gîtes larvaires propices à la multiplication des moustiques. Il est aussi essentiel de se protéger des piqûres, en appliquant des répulsifs, en installant des moustiquaires ou en portant des vêtements longs et clairs.