Prévue initialement le 8 octobre dernier, le procès de l’affaire de la Cité des dirigeants a finalement eu lieu hier, vendredi 25 février, au palais de justice de Champ-Fleuri.
Dans cette affaire d’escroquerie et de détournement de biens publics, cinq personnes sont mises en cause, à savoir Christophe Di Donato, l’ancien président de la Cité des dirigeants, Arnaud Cottereau, son bras-droit, Gérald Maillot, l'ancien président de la Cinor, Joël Périgaud, son ancien directeur de cabinet et enfin Michel Fontaine, président de la Civis et maire de Saint-Pierre, à qui l'on reproche d'avoir été négligent.
A l'issue d'une très longue journée d'audience, les magistrats du tribunal rendront leur décision le 8 avril prochain.
Les explications d'Hermione Razafinarivo sur Réunion La 1ère :
Les réquisitions du parquet
La procureure-adjointe Bérengère Prud'hommes a requis quatre ans de prison, à l'encontre Christophe Di Donato, l'homme au cœur de toute cette affaire dont le salaire mensuel de 10 000 euros en a interpellé plus d'un. Une peine qu'elle souhaite assortir en partie d'un sursis probatoire afin que l'intéressé indemnise les parties civiles.
La représentante du parquet a également requis cinq ans d'interdiction de gérer une entreprise pour l'intéressé.
Trois ans de prison avec sursis ont par ailleurs été requis à l'encontre de l'ancien élu de la Cinor Gérald Maillot, avec interdiction d'exercer dans la fonction publique ainsi qu'une peine d'inéligibilité de cinq ans. Son avocate, Me Amina Garnault a plaidé la relaxe.
Du sursis et cinq ans d'inéligibilité requis contre Michel Fontaine
Arnaud Cottereau et Joël Périgaud risquent, eux, une peine d'un an de prison avec sursis en plus d'une interdiction de gérer une société et d'exercer une fonction publique pendant cinq ans.
S'agissant du maire saint-pierrois Michel Fontaine, qui assure qu'il ne savait rien sur le montage financier et juridique de la Cité des dirigeants, la procureure-adjointe Bérengère Prud'hommes a requis une peine de deux ans de prison avec sursis avec cinq ans d'inéligibilité.
Une coquille vide ?
Pour rappel, la Cité des dirigeants est née en 2017, grâce à des fonds versés par des investisseurs privés, mais aussi par la Cinor et la Civis qui ont investi près d’1,4 million d’euros.
Au fil des mois, la Cité des dirigeants, censée former les cadres de demain, avait sombré, avec des dépenses plus importantes que les recettes. Le gérant avait dès lors été suspecté d’avoir utilisé une partie de l’argent à des fins personnelles. Sans compter les interrogations portées sur le montage juridique et financier de la structure finalement liquidée deux ans après sa création.