Climat : El Niño va engendrer des températures record en 2024

Avril 2023, une rivière à Madagascar, complètement à sec, les habitants se rassemblent sur son lit pour creuser des trous dans l'espoir de trouver de l'eau
La Niña, phénomène météorologique relativement froid, a pris fin au mois de mars. El Niño, son pendant nettement plus chaud, va lui succéder alerte l’ONU. Cet épisode climatique naturel inquiète l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui redoute de nouveaux records de chaleurs en 2024 et peut-être avant.

Il a fait chaud et même très chaud cet été, dans notre zone Sud-Ouest de l’océan Indien. Chaque jour, depuis le début de l’année, nous regardons nos thermomètres avec inquiétude. Pourtant, ce mercredi 3 mai 2023, les Nations unies viennent de publier une alerte concernant les conséquences du phénomène El Niño. Il va succéder à La Niña qui a pris fin en mars 2023.

Les météorologues sont formels, El Nino a pris le relais. Il est déjà observable dans l’océan Pacifique et va se développer en 2024 : "El Niño est souvent associé à une augmentation de la chaleur, des sécheresses ou des précipitations dans différentes régions du monde. Il pourrait apporter un soulagement à la Corne de l’Afrique qui a été privé d'eau par La Niña. Cependant, il pourrait aussi déclencher des phénomènes climatiques extrêmes. Cette situation a retenu l’attention par les Nations unies sur la nécessité de mettre en place des alertes précoces, afin d’assurer la sécurité des personnes", précise le Secrétaire général de l’OMM, sur le site de l'ONU .

Quelles conséquences ?

Seuls les climatologues peuvent anticiper l’incidence d’El Niño pour La Réunion et les Mascareignes. Ce phénomène est connu et étudié depuis des décennies, mais de nombreux paramètres demeurent inconnus.

Il est établi qu’El Niño et a Niña influent sur les températures terrestres, explique météocontact.fr. Le premier est responsable d’une hausse, la seconde lutterait, contre. Pourtant, ces deux anomalies ont des conséquences délétères. Elles peuvent apporter ou priver des régions de pluies.

La sécheresse qui touche le Sud de Madagascar est la conséquence d’El Niño. La Grande île sera-t-elle, une fois encore l’unique victime du changement climatique ? Faut-il craindre des cyclones plus nombreux et plus dévastateurs ou l’inverse ?

L’ONU vient donc de mettre en place un suivi mondial saisonnier. Des publications régulières seront publiées sur Internet et des mises à jour quotidiennes seront accessibles via les smartphones

Déjà des certitudes

En attendant, de nouveaux relevés de températures sur les océans et dans l’atmosphère, les experts des centres météorologiques mondiaux estiment, "à 80% la probabilité qu’un El Niño se manifeste entre juillet et septembre. Le risque est de 60 % pour la période de mai à juillet, et de 70% entre juin et août 2023 (des valeurs bien plus élevées que lors du précédent bulletin il y a deux mois)", ils précisent également, "pour l’instant, il n’est pas possible de prédire l’intensité, ni la durée d’El Niño. Le dernier phénomène était relativement faible, mais le précédent de 2014 à 2016 avait eu des conséquences désastreuses", écrit l’ONU.

Les températures les plus élevées, concernant cet épisode, sont attendues en 2024. Nous devrions enregistrer des records de températures mondiales dans de nombreux pays.