Selon un rapport de 2021 de l’Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT), la consommation de cocaïne se fait auprès de l’ensemble des publics et particulièrement dans un contexte festif ou de marginalité urbaine. Dans une note d'avril 2023, le centre d’addictovigilance Bordeaux & DROM et le Dispositif toxicovigilance Océan-Indien confirment la hausse de la consommation de cocaïne sur l'île et invitent les acteurs à surveiller cette tendance.
Des modes de consommation multiples
La cocaïne est un alcaloïde extrait de la feuille de coca, puissant stimulant du système nerveux central. Cette molécule se présente sous forme de poudre blanche, consommée le plus souvent par voie nasale (sniff), parfois pulmonaire (inhalation de fumée ou de vapeurs par voie orale ou nasale) ou intraveineuse (injection). Un dérivé existe, la cocaïne base, qui circule sous l’appellation « crack » ou « free base ».
En France depuis 2010, la consommation de cocaïne ne cesse d’augmenter. Une drogue qui bénéficie encore d’une image positive malgré des risques sanitaires et sociaux importants liés à sa consommation.
“C’est un danger parce que tout dépend comment on la consomme, explique Monique Vallart, psychiatre addictologue à la clinique Robert Debré. Le crack est le mode de consommation le plus dangereux parce que c’est celui qui accroche le plus vite et qui touche les patients les plus vulnérables au niveau psychosocial”.
Un public de plus en plus large
Plus de consommation mais aussi un élargissement du public consommateur. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont touchées.
“On retrouve le milieu festif qui est l’univers traditionnel pour ce type de produit”, témoigne Elodie Eauzole, coordinatrice régionale TREND-SINTES . Mais on a pu constater des consommations sur des publics très précaires où on va avoir des personnes qui se mettent à consommer des toutes petites quantités parce que c’est très cher mais qui commencent à l’installer dans leurs habitudes de consommation avec le cannabis, l’alcool…”, conclut-elle.
16 kg de cocaïne saisis en 2022
À La Réunion, 16 kg de cocaïne ont été saisis en 2022, quatre fois plus qu’en 2021. Un fléau qui a poussé les acteurs de la lutte contre la drogue et les addictions à organiser une journée régionale sur la cocaïne.
“On n’a pas une consommation importante comme dans d’autres régions, mais on constate quand même qu’il y a des consommations, évoque Marie Ongun-Rombaldi, déléguée générale de la Fédération Addiction. Certes, on en est peut-être encore au début mais c’est important d’agir au plus vite pour prévenir les risques, informer les professionnels et la population”.
Au programme de cette journée qui compte une centaine de participants, des ateliers sur le repérage précoce, la réduction des risques et dommages, et les différents types de prise en charge.