Des ralentissements sur les routes, ce mardi 30 janvier, pour le deuxième jour de mobilisation pour les agriculteurs de La Réunion. Ils ont rejoint le mouvement national depuis hier. Tous veulent se faire entendre, mais ne pas provoquer de blocage.
Deux convois sur les routes de l’Est et l’Ouest
Ce matin, deux convois d’agriculteurs étaient sur les routes. Le premier a quitté l’usine du Gol dans le Sud pour emprunter la route des Tamarins et se rendre à la préfecture, à Saint-Denis. Le second a quitté l’usine de Bois Rouge dans l’Est pour prendre lui aussi la direction du chef-lieu.
Reçus en préfecture
A la mi-journée, une centaine d'agriculteurs, des tracteurs et des camions étaient rassemblés devant la préfecture. Une délégation a été reçue par le préfet. Elle est ressortie "satisfaite de l'écoute reçue" par le représentant de l'Etat. Une prochaine réunion est fixée demain, mercredi, à 14 heures.
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Des opérations escargots mais pas de blocage
Ces opérations escargots étaient menées à l’initiative de la FDSEA, la CGPER et le syndicat des "Jeunes agriculteurs". Hier déjà, les agriculteurs s’étaient mobilisés depuis Sainte-Rose à l’appel de l’UPNA.
Selon eux, il est important de rejoindre le mouvement national mais "dans un esprit d'apaisement". Une petite dizaine de tracteurs a défilé hier. Les agriculteurs réunionnais ne veulent "pas de blocage, ni de gros ralentissements dans le sillage de leur cortège".
"Un ras le bol général"
Venus du Sud et de l'Est ce matin, les agriculteurs ont remis une motion avec leurs revendications nationales mais aussi des spécificités locales.
"Le mouvement s’est déclenché en métropole car il y a un ras le bol général depuis plusieurs années, rappelle Guillaume Sellier, le président départemental des "Jeunes agriculteurs". On alerte le gouvernement sur nos difficultés. D’abord en termes de revenus. Aujourd’hui, on a énormément de mal à vivre de notre métier et ce n’est pas normal". Selon Guillaume Sellier, il faut travailler à un "revenu digne" pour les agriculteurs.
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"Des concurrences déloyales"
"On nous demande de nourrir la population et en même temps de préserver la population, alors que nous-mêmes on n’arrive pas à vivre de notre métier", explique le président départemental des "Jeunes agriculteurs". Il pointe aussi du doigt des concurrences déloyales.
"On nous impose énormément de réglementations et en même temps on introduit sur notre territoire des produits qui eux ne dépendent pas de ces normes-là", souligne-t-il.
"Trop de normes et de règles"
Dans le cortège du Sud, les revendications sont les mêmes. "A La Réunion, nous sommes dans un parc national, on a plus de normes et de règles à respecter et aujourd’hui avec les normes européennes qui se rajoutent dans le milieu agricole, c’est trop contraignant, assure James Fontaine, agriculteur au Tévelave. On nous demande de nourrir notre peuple, mais notre cahier des charges est très très volumineux".
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De nouvelles annonces dans la journée ?
Initialement prévue la semaine prochaine, une réunion entre les syndicats agricoles et le préfet aura lieu demain, mercredi, à 14 heures.
En attendant, de nouvelles annonces sont attendues à Paris. Quels seront les engagements du gouvernement ? Gabriel Attal devrait en dire davantage lors de sa déclaration de politique générale cet après-midi.
"L’Etat doit nous apporter des réponses, nous voulons vivre de notre profession, assure Axel Hoarau, secrétaire de la CGPER. Ce n’est pas normal qu’au 1er janvier, un agriculteur ait son compte dans le rouge".
La capitale reste bloquée par de nombreux barrages et près de 10 000 agriculteurs. Un convoi a pour objectif d’investir le marché de Rungis ce mardi. Sur place, des blindés de la gendarmerie ont été déployés.