Les agriculteurs ont fait part de leur colère ces deux dernières semaines. Deux jours après les annonces faites pour l’agriculture française lors de sa déclaration de politique générale, Gabriel Attal a présenté, le jeudi 1er février 2024, de nouvelles mesures pour répondre aux revendications des agriculteurs mobilisés aux quatre coins de La France.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le coût des annonces s'élève à 400 millions d'euros
Les ministres de l'Economie, de l'Agriculture et de la Transition écologique, Bruno Le Maire, Marc Fesneau et Christophe Béchu, ont également détaillé ces annonces, dont le coût total est estimé à 400 millions d'euros.
Parmi les mesures phare annoncées, une enveloppe de 150 millions d'euros pour les éleveurs, une "phase massive de contrôle" dans les supermarchés et chez les industriels, la mise en pause du plan Ecophyto de réduction de pesticides, des mesures contre la concurrence déloyale et des aides à l'installation. Le but est également de faire respecter la loi égalim, qui garantit un meilleur prix aux agriculteurs.
"Il faut de vraies déclinaisons au niveau local"
Pour l'heure, aucune date n'a été fixée quant à l'application des nouvelles mesures. Suite à l’appel des syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs, leur mouvement est suspendu. Sur notre île, les agriculteurs péï ont eux aussi marqué le coup en manifestant, notamment avec des opérations escargot.
Ecoutez les réactions de de Guillaume Sellier et de Frédéric Maillot sur Réunion La 1ère :
Il y a eu des avancées, puisque lors de la première annonce, on ne parlait pas du tout d'aides à l'installation. Donc, ça c’était un reproche fort. Là, il y a des mesures pour faciliter cette installation, ce renouvellement de génération est important pour nous en tant que syndicat des jeunes agriculteurs. Il y a eu d’autres mesures un peu plus approfondies sur les revenus, sur la loi égalim, sur le renforcement des contrôles. Maintenant, il faut de vraies déclinaisons au niveau local. Il faut de vraies mesures locales.
Guillaume Sellier, Président du syndicat Jeunes Agriculteurs 974
Pour Frédéric Maillot, député de la 6ème circonscription, la France ne doit pas être le seul pays à respecter les contraintes imposées, il faut que tous les pays européens "jouent le jeu", commente-t-il.
Nous lé dans un système européen. Nou coz l’écophyto, mais si nou lé contraint, i faut que l’ensemble des pays européens lé contraint et i joué le jeu. La France connue pour être un pays agricole il y a encore 30-40 ans de cela, aujourd’hui c’est le Pays-Bas, qui est plus petit, qui a une rentabilité agricole plus grande. Donc, c’est que les bons choix n’ont pas été faits.
Frédéric Maillot, député de La Réunion
"Il faut continuer la lutte"
Pour Yvette Duchemann, porte-parole de l’association Oasis et vice-présidente de Bio Consommacteurs : “il y a eu certes des mesures, mais il faut continuer la lutte. Il faut que le consommateur s’en rende compte, de même qu’on assassine l’agriculteur. Utiliser ces produits pesticides, c’est un raccourci à notre vie".
Ecoutez l'interview d'Yvette Duchemann sur Réunion La 1ère :